Cette terre instable
La plupart du temps, nous avons l’impression que la planète sur laquelle nous vivons est sûre et stable. Mais comme les évènements récents l’ont prouvé, des forces colossales, déterminées par les lois physiques de la terre, s’accumulent avant d’être relâchées sous forme de tremblements de terre, d’éruptions volcaniques et de tsunamis.
Vision était en train de préparer un article sur le sujet lorsqu’un tsunami a frappé l’Asie le 26 décembre 2004, causant les ravages que nous connaissons. Sous les yeux de téléspectateurs horrifiés du monde entier, l’océan Indien a été ébranlé par un énorme tremblement de terre et le tsunami qui en a résulté, causant la mort de plus de 300 000 personnes. Cette tragédie nous a tous rappelé que la terre – et nous tous qui y habitons – sommes en fait très vulnérables.
Bill McGuire, volcanologue et professeur spécialiste des dangers géophysiques à l’University College London, exprime cette fragilité en ces termes : « La terre est un endroit extraordinairement fragile qui est plein de dangers : c’est un petit rocher lancé dans l’espace, assailli par les mouvements violents de sa croûte et soumis à de terribles changements climatiques selon sa situation géophysique et orbitale (A Guide to the End of the World, 2002).
Chaque semaine, environ 10 000 tremblements de terre détectables secouent notre planète. 2000 d’entre eux peuvent être ressentis, et en moyenne, deux d’entre eux causent des dégâts. De plus, il y a, et ce de façon continue, environ 20 volcans qui sont en éruption. Les gens qui vivent de tels évènements se demandent souvent si Dieu les punit ou si la fin du monde arrive sous forme de cataclysme.
Secoués
Les tremblements de terre et les volcans sont sans doute les désastres naturels les plus spectaculaires.
Au fil de l’histoire de l’humanité, les tremblements de terre et leurs répercussions ont causé la mort de plusieurs millions de personnes. En termes de pertes de vie, le plus catastrophique fut celui qui frappa la Chine en 1556 – il aurait tué environ 830 000 personnes. L’un des plus destructeurs de l’ère moderne a frappé le Japon le 1er septembre 1923, avec une amplitude de 7,9 sur l’échelle de Richter. Le tremblement de terre, qui secoua Tokyo, Yokohama et ses environs, fut suivi par un tsunami, de nombreux glissements de terrain et des incendies dévastateurs. En l’espace de deux jours, au moins 140 000 personnes trouvèrent la mort et les deux villes furent presque entièrement réduites en cendres.
En ce qui concerne les volcans, presque tout le monde connaît l’un des évènements les plus connus de l’histoire, à savoir les explosions sur l’île indonésienne de Krakatau (également Krakatoa, île composée de trois cônes volcaniques entre les îles de Java et Sumatra) qui eurent lieu en 1883. L’éruption volcanique commença au mois de mai et continua jusqu’en août. La pression s’accumula à l’intérieur des cônes parce que les gaz s’échappant du magma y étaient emprisonnés, et comme une chaudière à vapeur dont la soupape de sécurité serait fermée, ils explosèrent à plusieurs reprises les 26 et 27 août. Quatre explosions gigantesques, qui eurent lieu en quelques heures seulement, projetèrent des pierres dans les airs, dont certaines retombèrent sur des bateaux environnants. Les habitants de Rodrigues, une île de l’océan Indien située à plus de 4 500 kilomètres de là, affirmèrent avoir entendu le bruit. La force était tellement colossale que la moitié nord de l’île (comprenant deux cônes volcaniques) s’effondra et disparût sous les eaux. Ces explosions entraînèrent des tsunamis, dont certaines vagues déferlant sur les côtes atteignirent 45 mètres de hauteur. Des dizaines de milliers de personnes dans la région trouvèrent la mort.
Dans son livre intitulé Krakatoa, Simon Winchester raconte que des mois plus tard, des pierres ponce immenses, projetées par l’éruption et dont certaines faisaient plusieurs tonnes, dérivèrent jusqu’aux côtes africaines, à Zanzibar, à quelque 6 400 kilomètres de là. Collés à la surface supérieure des rochers, se trouvaient des restes de squelettes humains macabres ainsi que des os de singes et de tigres, tous tués par l’explosion.
Cependant, même si ces évènements ont été désastreux, ils semblent encore bénins et presque insignifiants lorsqu’on les compare aux évènements géologiques qui ont formé, sur plusieurs millions d’années, la terre telle que nous la connaissons. Ces cinquante dernières années, des progrès énormes ont été réalisés dans la compréhension de la nature de la terre ainsi que des forces et des évènements qui l’ont modelée. Ce sont par exemple les éruptions de supervolcans et de tremblements de terre cataclysmiques, les tectoniques globales la ceinture de feu du Pacifique, la formation des fonds sous-marins, et la formation et le mouvement des continents.
La bonne nouvelle, c’est que d’après la géologie, de tels évènements se développent sur une très longue période de temps. La mauvaise nouvelle, c’est que dans certains endroits, un autre évènement catastrophique se fait peut-être attendre.
La bonne nouvelle, c’est que d’après la géologie, de tels évènements se développent sur une très longue période de temps. La mauvaise nouvelle, c’est que dans certains endroits, un autre évènement catastrophique se fait peut-être attendre.
De la catastrophe dans l’air
Un exemple en est la caldeira située sous le Parc national de Yellowstone. Dans le passé préhistorique, cet endroit fut le site de trois éruptions gigantesques, l’une d’entre elle crachant presque 2 500 kilomètres cube de matière solide. Le volume de magma rejeté fut si important que le toit de la cavité située sous Yellowstone s’effondra, formant ainsi une caldeira de 2 600 kilomètres carrés. Une deuxième série d’éruptions dégagea 290 kilomètres cubes de magma, formant ainsi la caldeira d’Island Park, large de 27 kilomètres. L’on pense qu’une troisième série d’éruptions a déversé des cendres sur la quasi-totalité de l’Amérique du Nord et a formé la caldeira de Yellowstone qui mesure environ 50 kilomètres sur 80 kilomètres.
Les éruptions qui se sont produites sur le site de Yellowstone ont eu lieu environ tous les 600 000 ans. Mais la dernière a probablement eu lieu il y a 640 000 ans, ce qui fait penser que la prochaine éruption tarde à avoir lieu. Selon le U.S. Geological Survey (USGS), les trois éruptions qui formèrent les caldeiras furent respectivement 2 500, 280 et 1 000 fois plus importantes que l’éruption du mont Saint Helens, dans l’état de Washington, qui eut lieu le 18 mai 1980. Selon l’USGS, « les trois éruptions catastrophiques combinées ont rejeté assez de cendres et de lave pour pouvoir remplir le Grand Canyon. »
Selon les experts, l’éventualité d’une nouvelle éruption à Yellowstone est scientifiquement certaine – seul le moment auquel elle va avoir lieu est incertain.
Selon les experts, l’éventualité d’une nouvelle éruption à Yellowstone est scientifiquement certaine – seul le moment auquel elle va avoir lieu est incertain. La BBC, conjointement avec d’autres sponsors, a récemment diffusé un docudrame, d’un budget de 2,8 millions de livres sterling, qui montre les retombées potentielles qu’entraînerait l’éruption du supervolcan de Yellowstone.
Tsunami atlantique ?
Bien que les scientifiques ne soient pas unanimes sur la menace qu’il représente, le volcan Cumbre Vieja, situé à La Palma, aux îles Canaries, est peut-être le prochain désastre en attente.
Des scientifiques américains et anglais ont observé un énorme morceau de roche volcanique, sur la face ouest du sommet, qui s’est fendu et a glissé lors de l’éruption de 1949. Plus grand que l’île de Man, ce morceau de roche continue de glisser et est prêt à tomber dans l’océan. Une nouvelle éruption le ferait très certainement tomber. Mais personne ne sait quand cela va arriver, si ça sera dans dix ans ou dans 10 000 ans.
McGuire, spécialiste des risques géologiques, déclare : « Ce qui est certain, c’est qu’un jour ou l’autre, le flanc ouest de la Cumbre Vieja à La Palma va s’effondrer, ce qui va entraîner des tsunamis qui vont ravager toutes les côtes atlantiques. »
Il ajoute que « Steven Ward, de l’université de Californie à Santa Cruz, et Simon Day, du Benfield Greig Hazard Research Centre de l’University College London, ont récemment fait grand bruit en publiant un papier scientifique qui présentait l’effondrement à venir de la Cumbre Vieja ainsi que les ravages que les tsunamis engendrés feraient sur l’Atlantique […] Sans une planification à grande échelle, il est peu probable que les neuf heures, que mettront les vagues pour atteindre les côtes nord-américaines, permettront d’évacuer de manière efficace et complète ces régions, et le nombre de victimes s’élèvera à coup sûr à des millions, voire des dizaines de millions de personnes. De plus, l’impact sur l’économie américaine sera presque fatal, l’industrie de l’assurance étant balayée d’un seul coup, ce qui entraînerait rapidement un effondrement global de l’économie. »
Esprits malveillants
Pendant des siècles, les anciens ont cru que les éruptions volcaniques exprimaient le mécontentement des dieux. Ils offraient donc un sacrifice – animal ou humain – en espérant que cela apaiserait les dieux et ferait éviter toute catastrophe.
Au fil de l’histoire humaine, les désastres naturels ont été attribués à une intervention surnaturelle. Andrew Robinson, dans son livre intitulé Earth Shock: Hurricanes, Volcanoes, Earthquakes, Tornadoes and Other Forces of Nature (2002), commente ce phénomène :
« En Europe, les tremblements de terre étaient une punition divine pour le péché, du moins selon l’Église. Lorsqu’un tremblement de terre gigantesque détruisit Lisbonne en 1755, l’Inquisition répondit en brûlant les survivants dans les bûchers de l’autodafé [qui signifie littéralement « acte de foi », des cérémonies d’exécution publique], alors que le pessimiste Voltaire publiait d’abord un poème et puis, en 1759, le fameux Candide. Ces deux œuvres attaquaient le Pape – pour avoir attribué le tremblement de terre au manque de foi que l’Homme a en Dieu – ainsi que le philosophe et mathématicien allemand Leibniz – qui soutenait avec optimisme que Dieu avait dû envoyer le tremblement de terre comme faisant partie de son plan pour la terre. Pourquoi Lisbonne, pourquoi pas les villes décadentes de Londres ou Paris, se demandait Voltaire dans son Poème sur le désastre de Lisbonne. »
Ces évènements tragiques sont-ils l’œuvre d’un Dieu malfaisant, cruel et en colère, un Dieu qui fait subir à la terre des désastres naturels pour faire souffrir les humains qui sont faibles et égarés ?
Même à l’heure actuelle, les désastres naturels sont souvent assimilés à des « actes de Dieu ». Mais devraient-ils être considérés de la sorte ? Ces évènements tragiques sont-ils l’œuvre d’un Dieu malfaisant, cruel et en colère, un Dieu qui fait subir à la terre des désastres naturels pour faire souffrir les humains qui sont faibles et égarés ? D’un autre côté, ces catastrophes sont-elles un signe annonçant la fin du monde ?
Nouvel ordre mondial
Dans la Bible, Dieu se décrit comme étant un Père doux, affectueux et bienveillant, et qui est miséricordieux et compatissant avec ses enfants (Psaumes 103 : 8, 13). Il déclare qu’il veut que toute l’humanité soit prospère et en bonne santé. Il dit vouloir créer un monde dans lequel tout le monde pourra vivre en paix et en sécurité, libéré de toute peur, que ce soit de catastrophes naturelles ou créées par les hommes à cause de leur mauvais style de vie ou de l’abus des ressources naturelles (Ésaïe 32 : 17-18).
Mais nous vivons dans une époque de détresse. Il suffit de regarder une seule fois les informations pour espérer vivement un changement fondamental dans ce monde. Et la Bible prédit effectivement que des évènements très inquiétants vont avoir lieu. Pourtant, en lisant de plus près, nous voyons que ces passages dépeignent également une époque où Dieu interviendra dans les affaires humaines pour assurer la survie de l’Homme et instaurer un nouvel et meilleur ordre des choses sur la terre.
Les terribles traumatismes que les Écritures décrivent concernant la fin de cet âge cesseront un jour, y compris ceux liés aux tremblements de terre. Cependant, la tendance qu’ont certains à interpréter chaque évènement dévastateur comme un signe de l’arrivée imminente de la fin du monde n’est pas sage (voir « Ce que dit la Parole sur les tremblements de terre » en regard). Jusqu’à présent, et pour chaque cas, de telles prédictions se sont avérées fausses. Les évènements prophétisés dans Matthieu 24 et dans le livre de l’Apocalypse auront bien lieu. Et ils conduiront au retour de Jésus-Christ sur cette terre. Néanmoins, Christ lui-même nous a dit que nous ne pouvons pas savoir précisément quand cela aura lieu (Matthieu 24 : 26).
Que devrait être notre réaction vis-à-vis des évènements désastreux qui vont à coup sûr continuer d’avoir lieu ? Ne devrions-nous pas nous soucier davantage de notre état spirituel au quotidien plutôt que de spéculer et nous faire des soucis sur le fait que les désastres naturels sont un signe que la fin est proche ? Après tout, personne ne sait exactement quand il va mourir, mais pour chacun d’entre nous, notre vie peut s’arrêter demain. Ne serait-il pas préférable de se préparer à cette fin et d’anticiper l’accomplissement de la promesse selon laquelle l’humanité va survivre ? Selon les prophéties bibliques, un monde nouveau et infiniment meilleur se profile à l’horizon, et ce sera un monde où il n’y aura plus de désastres tels que cette terre instable les connaît.