La vie à la volée
Un pêcheur à la mouche observe certaines complexités de la vie en comparant l’intelligence et un poisson difficile à leurrer.
Lorsque vous pensez aux sports en plein air, la pêche à la mouche n’est pas forcément le premier sport qui vous vienne à l’esprit. Mais c’est un sport qui est de plus en plus populaire. C’est peut-être en partie dû au fait qu’il représente un beau défi ; on ne peut jamais dire si vous serez bon dans ce sport. C’est une de ces choses qui semblent difficiles à atteindre.
Mais si vous apprenez un jour l’art de la pêche à la mouche, vous y trouverez une bonne manière de vous relaxer et de recharger vos batteries. Vous comprendrez peut-être plus profondément l’un des plus grands aspects du monde qui vous entoure : l’incroyable interdépendance qui existe entre les myriades de formes de vie – celles que vous voyez et celles que vous ne voyez pas – dans les moindres détails. Peut-être vous demanderez-vous alors si tout ceci n’est que le fruit du hasard !
Hameçon, ligne et insecte
Il est évident que la pêche à la mouche n’est pas la technique la plus efficace pour attraper du poisson. Certains vous diront de pêcher plutôt à la dynamite si vous voulez être efficace. Ce n’est pas légal mais c’est beaucoup moins de travail que d’essayer d’utiliser des mouches. Mais tant qu’à faire, c’est encore plus facile et plus efficace d’utiliser des vers de terre ou tout autre appât vivant – quelque chose qui sent, qui a du goût et qui ressemble à de la nourriture pour poisson.
Les « mouches » utilisées par les pêcheurs à la mouche sont des leurres artificiels qui essaient d’imiter les aliments dont les poissons se nourrissent tel jour, telle semaine, tel mois, telle année. Un des aspects marrants de la pêche à la mouche est de tromper le poisson avec une mouche que vous avez vous-même attachée en faisant en sorte qu’elle ressemble à quelque chose de naturel.
Le pêcheur à la mouche essaie généralement d’attraper des truites, peut-être parce qu’elles demandent entre autre de la patience. Les perches sont faciles. Elles mordent dans presque tout. Vous pouvez pêcher avec un fil de fer et la perche mordra dedans. Mais les truites sont bien plus rusées.
Pour savoir quelle mouche utiliser, il faut d’abord comprendre quels sont les insectes qui vivent dans un cours d’eau particulier à une époque de l’année bien précise, et cela varie. Des centaines de livres décrivent les couvées d’insectes dans les ruisseaux d’Amérique et du monde entier. Les grands passionnés de la pêche à la mouche possèdent une bibliothèque remplie de livres sur les mouches et les insectes, et ils les étudient en détail.
Cependant, il ne faut pas beaucoup étudier pour s’étonner de la complexité du sujet. Par exemple, il existe une grande variété au sein de la même espèce d’insectes dans deux ruisseaux situés l’un proche de l’autre. Vous pouvez voir un certain genre d’insecte dans un ruisseau. Dans le ruisseau avoisinant, à 500 mètres de là, l’insecte que vous trouverez sera peut-être de la même famille, et pourtant il sera de couleur et de taille différente.
Les poissons se nourrissent à environ 95 % d’insectes aquatiques – des insectes qui vivent la plupart du temps sur ou dans l’eau. Et chaque jour, au moins à trois reprises, il y a une éclosion. C’est le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner de la truite ou d’autres poissons. Parfois, selon les conditions ou la saison, les éclosions sont moins fréquentes, mais il y en a assez, même sous l’épaisseur de glace en hiver.
Les insectes terrestres, comme les abeilles, les fourmis et les sauterelles, ont un cycle de vie très différent des insectes aquatiques. Pour les pêcheurs à la mouche, les stades de développement d’un insecte aquatique sont l’œuf, la larve, la nymphe, l’émergent, le subimago et l’imago. Bien évidemment, les termes techniques sont bien plus compliqués.
La vie de la plupart des insectes aquatiques commence à l’état d’œuf, laissé par la femelle adulte dans un ruisseau ou un lac. Ces œufs tombent au fond, où, sur plusieurs jours ou semaines, ils se développent en larves, puis plus tard en nymphes qui nagent. Mais certains œufs n’éclosent pas avant l’année suivante – ils restent au fond de l’eau pendant toute la saison avant d’éclore.
Une fois que les insectes atteignent le stade de nymphe, ils peuvent vivre sous l’eau jusqu’à trois ans avant de devenir matures. Certains rampent sur les rochers ou la végétation ; d’autres se couvrent de pierres et de bâtons pour ressembler à un crabe ermite ; et d’autres encore creusent des galeries dans la vase du fond.
Les insectes possèdent une carapace extérieure rigide, appelée exosquelette, et ils doivent perdre cette carapace pour pouvoir grandir, comme les serpents perdent leur peau. Cela peut se passer plusieurs fois dans leur vie. Et à chaque fois qu’ils changent de carapace, ils ont une allure complètement différente.
Après un à trois ans sous l’eau, la nymphe émergente nage à la surface, perd sa carapace pour la dernière fois, se transforme en insecte volant, puis part en volant pour s’accoupler, pondre des œufs, et dans la plupart des cas, mourir le même jour. Lorsque vous voyez ces insectes, c’est généralement le dernier jour de leur vie. Peut-être pensez-vous que cela fait quelques temps qu’ils vivent, mais en fait ils viennent juste d’éclore ; ils vont voler sur la surface de l’eau pendant un certain temps, ensuite ils vont se poser sur le rivage, sécher leurs ailes, s’accoupler dans les airs, lâcher leurs œufs, et mourir.
Des espèces différentes éclosent à des moments différents de la journée, donc si vous vous asseyez n’importe quel jour le long d’un ruisseau, vous voyez une succession de différents insectes éclore. Dans le jargon des pécheurs à la mouche, on dit « s’assortir à l’éclosion ». Cela signifie trouver la mouche qui soit assortie à la taille et à la couleur de l’insecte qui éclôt à un moment donné dans un ruisseau particulier. C’est la raison pour laquelle ils sont nombreux à avoir des mouches de taille, de couleur et de genre différent lorsqu’ils sont sur l’eau.
Certains insectes (et donc la mouche des pécheurs) seront minuscules, certains blancs, d’autres bleus, ou d’autre encore gris clair. Ils s’appellent « pale morning dun » (éphémère pâle du matin) ou « pale evening dun » (éphémère pâle du soir). Lors d’une éclosion, vous verrez les insectes volants, les subimagos ; et ensuite vous verrez à la surface de l’eau des insectes morts, appelés imagos. Ils meurent et tombent à la surface de l’eau, les ailes ouvertes, jusqu’à ce qu’un poisson qui a faim passe par là.
Cette vie stratifiée
La prochaine fois que vous serez près d’une rivière, regardez ce qui y vole à la surface, c’est sans doute le moment de l’éclosion. Mais ne vous arrêtez pas là, parce qu’il se passe bien plus que ça, et c’est fascinant à voir.
À chaque stade de ce cycle de vie, un insecte aquatique représente de la nourriture pour la truite. La plupart d’entre nous ne sont pas conscients de ces stades. Nous ne sommes pas conscients de la longue vie sous-marine des insectes et de leur courte vie adulte. Mais c’est vraiment incroyable de penser que Dieu a conçu ce système par lequel il fournit de la nourriture à la truite pendant toute l’année.
Ceci n’est qu’un petit exemple de la complexité de la création divine. Non seulement la truite doit avoir de la nourriture en quantité suffisante et disponible chaque jour, même sous la glace des lacs et des rivières du nord, mais les insectes dont elle se nourrit doivent avoir leur propre nourriture, et ainsi de suite – couche sur couche, dans toute la création, de plus petit microbe jusqu’à au plus grand animal terrestre ou aquatique. Dieu couvre les besoins de chaque créature, chaque jour de l’année.
Mais nous les humains, nous ne comprenons généralement qu’une seule couche – les choses qui nous affectent. Nous connaissons les moustiques, car ils nous affectent ; nous connaissons les éléphants : nous pouvons les voir et interagir avec eux. Mais généralement, nous ne connaissons pas les choses qui sont bien plus petites ou bien plus grandes et qui n’ont pas d’effet sur nous. Pourtant, ce sont toutes les mêmes.
Nous les humains, nous ne comprenons généralement qu’une seule couche – les choses qui nous affectent.
Cela fait un peu penser à un jeu d’échecs en trois dimensions. Presque tout le monde a joué aux échecs, ou a essayé de jouer du moins. C’est un jeu intéressant. Mais maintenant, compliquez-le un peu plus en disposant trois échiquiers les uns sur les autres, tenus par des pieds. Non seulement vous pouvez jouer au jeu normal, mais vous pouvez également sauter d’un échiquier à l’autre et agir sur les autres couches, pour que les trois jeux soient mélangés, et qu’ils aient un effet les uns sur les autres, ce qui bien sûr, rend le jeu beaucoup plus difficile.
La création divine est similaire. Elle comporte beaucoup plus de couches que ça, et chacune d’entre elle a un effet sur les autres. En ce moment même par exemple, vous avez des créatures qui rampent sur votre peau. Elles sont si petites que les pores de votre peau ressemblent au Grand Canyon pour elles. Vous ne pouvez pas les faire partir en vous lavant – elles restent sur votre peau. Et elles sont là pour protéger votre peau d’envahisseurs – de bactéries ou autres qui vous dérangeraient. Dieu les a mises sur nous tous et nous les avons découvertes seulement depuis que les microscopes électroniques sont assez puissants pour les voir. Plus tard, nous avons appris qu’elles-mêmes avaient des créatures rampant sur elles, qui les protégent. Incroyable création. Et tout fonctionne de manière interactive. Tout est là avec ses propres besoins, mais cela affecte tout ce qui est autour, aidant et travaillant avec les autres couches et pourvoyant à ce dont elles ont besoin. Tout est finement coordonné.
Notre monde coupé de la création
Les plus petits éléments que nous connaissons sont les atomes et les particules subatomiques. Les formes les plus vastes sont les systèmes solaires et les galaxies. Mais dans notre monde industrialisé et cultivé, nous sommes d’ordinaire tellement coupés du monde extérieur, tellement séparés de Dieu, que nous ne voyons que ce que nous avons construit. Nous ne savons pas vraiment comment les choses fonctionnent. Nous serions presque tous perdus si nous ne pouvions pas aller à l’épicerie acheter nos aliments. Nos grands-parents cultivaient la terre ou jardinaient, mais nous, nous ne voulons pas être dérangés par ça. Nous vivons dans les villes que nous avons construites et cela nous coupe de la création divine. Nous ne voulons pas de vent dans nos cheveux. Nous ne voulons pas de froid, pas de chaleur. Nous ne voulons pas de pluie. Nous ne voulons pas être dérangés par […] (vous complétez). Donc nous campons dans des camps de vacances et pas dans la création divine. Le résultat, c’est que nous avons perdu contact ; nous avons perdu de la connaissance.
Dans notre monde industrialisé et cultivé, nous sommes d’ordinaire tellement coupés du monde extérieur, tellement séparés de Dieu, que nous ne voyons que ce que nous avons construit.
N’est-ce pas l’heure d’en savoir un peu plus sur cet être intelligent, le plan qu’il a non seulement pour le monde entier mais également pour nous personnellement ? Si Dieu peut prendre soin des truites, des bourdons, des oiseaux – après tout, ils n’ont pas de supermarchés, et ils n’ont pas de climatisation – nous pouvons lui faire confiance pour qu’il prenne soin de nous.
Jésus-Christ, le fils de Dieu, a dit à ses adeptes : « C’est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Regardez les oiseaux du ciel, ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? » Ces paroles encourageantes se trouvent dans Matthieu 6 : 25-26.
La Bible est la Parole écrite du Créateur. Dans ses pages, il nous dit que nous pouvons mieux comprendre Dieu en observant son ouvrage. Mais comme nous nous sommes éloignés de cette création, trop souvent nous ne pouvons pas la voir. Trop souvent nous ne la comprenons pas. Nous ne comprenons pas ce que Dieu veut que nous comprenions.
Romains 1 : 19 dit que « […] ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux [les humains], Dieu le leur ayant fait connaître ». En effet Dieu a dit : « Je te l’ai montrée. J’ai réalisé cette création et je t’ai placé dedans pour que tu voies, et qu’en observant cette création tu puisses savoir qui je suis. Pour qu’en observant cette création, tu puisses voir à quel point je suis minutieux dans les moindres détails. »
Dieu nous a placés dans sa création, qui montre bien qui il est – « sa puissance éternelle et sa divinité », le fait qu’il est Dieu, qu’il a le pouvoir sur tout – « ils sont donc inexcusables » (verset 20).
Le Créateur a permis à l’humanité d’entamer un incroyable voyage de découverte sur qui il est. Auriez-vous pu croire qu’un passe-temps tranquille comme la pêche à la mouche serve de point de départ ?