Les clés de la réussite
Les plus de sept milliards d’habitants de notre planète ne luttent pas à armes égales lorsqu’il s’agit de réussir dans le sens habituel du terme. Mais qu’est-ce que la véritable réussite, et comment peut-on y parvenir ?
Vous avez vu les publicités qui promettent de révéler le secret de la réussite. Elles affirment généralement que les gens riches et célèbres ont suivi le programme commercialisé et que la réussite est à la portée de tous. Il nous suffit de suivre ces quelques règles ou étapes simples et, bien entendu, d’acquitter une modeste contribution. Trop beau pour être vrai ?
Souvent oui, mais il serait faux de laisser penser qu’il n’existe aucune source de bons conseils. La difficulté réside dans le repérage des informations dignes d’intérêt ; il faut trier le bon grain de l’ivraie. Ces dernières années, certains ont cherché à appliquer une démarche plus scientifique dans ce domaine en se fondant sur des faits, et ils ont proposé différentes idées.
Qu’est-ce que la véritable réussite et que faut-il faire pour y parvenir ?
Des définitions contestables
Dans cette quête, il faut commencer par définir ce qu’on vise. Au moins un dictionnaire définit la réussite comme « le fait de parvenir à la richesse, la célébrité ou un statut social ». Dans un monde alimenté par les médias, obnubilé par la popularité, beaucoup s’y rallieraient certainement. Selon cette définition, ne pas atteindre la richesse, la célébrité ou un statut social signifie donc ne pas avoir réussi. Malheureusement, elle condamne la majeure partie de la population mondiale à l’échec.
Vraiment ? Michael Neill, que l’on présente comme « le meilleur conseiller en réussite au monde aujourd’hui », écrit qu’après avoir lu son livre sur le sujet, « vous saurez, sans l’ombre d’un doute, que vous pouvez avoir tout ce que vous voulez dans la vie : davantage d’argent, un couple plus solide, un nouveau travail, ou bien toute autre chose qui vous fait vibrer ou vous anime au fond de vous. »
Mais qu’en est-il si, en finissant le livre, on vous diagnostique une maladie cardiaque ou un cancer ? Ou si vous faites partie des millions d’habitants de notre planète qui, chaque jour, vivotent dans un camp de réfugiés ou dans une cabane de tôle ondulée sans sanitaires ni eau potable ? Votre objectif ne serait-il pas plutôt ce dont vous avez besoin plutôt que ce dont vous avez envie, c’est-à-dire trouver assez de nourriture pour que votre famille reste en vie, par exemple ? La réussite est donc relative.
Par ailleurs, d’autres sont moins pourvus en termes d’opportunités offertes par la vie. Pensez aux millions d’adultes analphabètes dans le monde ; pour eux, richesse, célébrité et statut social vont être beaucoup plus difficiles à atteindre que pour des diplômés d’université.
« Pour bâtir un monde meilleur, il faut remplacer la combinaison des coups de chance et des avantages arbitraires qui déterminent aujourd’hui la réussite [...] par une société qui offre des opportunités à chacun. »
Nous associer à des idéaux inaccessibles ne mène qu’à l’insatisfaction et à des sentiments d’échec ou de renonciation. Il est tout à fait stérile de se comparer aux autres, en particulier aux gens riches et célèbres et à leurs atouts subjectifs, en guise d’excuse pour ne pas essayer de réussir.
Il serait plus utile de refuser une vision déformée de la réussite. Une autre définition du dictionnaire indique que la réussite est simplement un résultat positif, ou l’obtention de ce que l’on souhaite ou tente d’atteindre. Chacun de nous doit évaluer son point de départ et se fixer des buts réalistes, qu’il s’agisse d’apprendre à lire ou de décrocher un doctorat. La réussite ne concerne pas seulement ceux qui veulent arriver au sommet de leur hiérarchie professionnelle ; elle peut aussi bien être atteinte par une jeune mère qui élève ses enfants tout en s’occupant de son foyer, et peut-être en travaillant. Nous pouvons viser une cible adaptée à notre situation individuelle. Atteindre notre but, quel qu’il soit, signifiera la réussite.
Dans la parabole biblique des talents, trois serviteurs se voient remettre diverses sommes d’argent, chacun selon ses capacités, à investir pendant l’absence de leur maître. Au retour de celui-ci, deux sont considérés comme ayant réussi car ils ont généré des revenus supplémentaires. Celui qui est jugé en échec est le serviteur qui n’a rien fait avec ce qui lui a été remis (Matthieu 25 : 14–30). Ceci indique que nous ne partons pas tous du même point, mais l’important, c’est ce que nous faisons avec ce que nous avons. « On demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné » (Luc 12 : 48).
Quand une opportunité se présente
Malcolm Gladwell, que le magazine Time a classé en 2005 parmi les cent personnes les plus influentes, a étudié ce qui permet à quelqu’un de réussir. L’opportunité est l’un des facteurs qu’il identifie en effaçant le mythe du « self-made-man », celui qui est parti de rien et atteint la gloire.
Par exemple, Bill Gates, cofondateur de Microsoft, a fréquenté une école privée qui lui a donné accès à un ordinateur. Grâce à la mère d’un camarade, ses amis et lui ont eu la possibilité de tester un nouveau logiciel en échange de plages de programmation libres. Ils ont également négocié du temps de programmation gratuit contre la création d’un logiciel de paie. Plus tard, il a persuadé ses enseignants de le laisser travailler hors de l’école sur un programme informatique pour une entreprise d’électricité, sous prétexte de mener un projet d’étude indépendant. Gates a avoué à Gladwell : « Quand j’étais jeune, j’ai approché le développement de logiciels de plus près que quiconque à cette époque, et tout cela en raison d’une incroyable série de coups de chance. »
« La plupart des gens ne reconnaissent pas une opportunité parce qu’elle se présente généralement à eux en bleu de travail et qu’elle fait penser à un dur labeur. »
Gladwell reconnaît que d’autres facteurs, comme la date et le lieu de naissance de ces individus, ce que leurs parents faisaient, le contexte de leur éducation personnelle, entre autres, influencent également le succès. Mais il fait valoir que la réussite ne revient pas forcément aux plus brillants et qu’elle n’est pas uniquement le résultat de nos décisions et de nos efforts. Elle sourit plutôt à « ceux qui ont bénéficié d’opportunités, s’ils ont eu l’énergie et la présence d’esprit de les saisir ». Nous ne luttons pas à armes égales.
Le plus difficile
Pour atteindre des objectifs, il faut d’abord les fixer. Les consultants en organisation utilisent souvent l’acronyme SMART comme modèle ; les buts doivent être Spécifiques, Mesurables, Accessibles, peRtinents et délimités dans le Temps, sans quoi le succès peut rester insaisissable. Prenons un exemple : perdre 6 kilos (Spécifique) ; se peser à un rythme hebdomadaire (Mesurable) ; viser à la perte d’un kilo par semaine, en oubliant les publicités du genre « perdez une taille en une semaine » (Accessible) ; soigner son apparence pour son partenaire (peRtinent) et parvenir à cet objectif en sept semaines (Temps). Lorsque nous nous fixons un tel objectif puis que nous l’atteignons, nous avons une impression de satisfaction et d’accomplissement, nous éprouvons le sentiment d’un travail bien fait avec, en prime, le renforcement de notre capacité à nous attaquer à autre chose.
Bien entendu, aucune stratégie n’a de valeur si elle n’est pas mise en pratique. Neill insiste sur le fait qu’il n’est pas nécessaire que ce soit difficile : « Lorsque vous êtes vraiment clair et honnête sur ce que vous voulez, tout dans l’univers se combine pour vous aider à l’obtenir. J’appelle cela le principe de la réussite sans effort. » Le journaliste Daniel Coyle n’est pas de cet avis : il s’est rendu dans divers lieux où les talents se révèlent, notamment un studio de répétition de chant à Dallas, un terrain de football au Brésil et un club de tennis à Moscou. Il a demandé aux personnes rencontrées de décrire leurs sensations pendant les séances particulièrement productives. Parmi les termes utilisés, on trouve attention, vigilance, concentration, erreur, répétition, fatigant. Il n’a jamais entendu les mots naturel, sans effort, habitude ou automatique.
Coyle évoque Vladimir Horowitz, le pianiste virtuose qui jouait encore à 80 ans et à qui on prête souvent ce propos : « Si je ne m’exerce pas pendant une journée, je le remarque. Si je ne m’exerce pas pendant deux jours, ma femme le remarque. Si je ne m’exerce pas pendant trois jours, le monde le remarque. » Tous ces exercices exigent du temps et des efforts.
L’entraîneur M. J. Ryan parle de ses études à l’université de Pennsylvanie en montrant qu’avoir du cran, être déterminé à réussir, peut compter autant que les capacités. Des scientifiques ont émis l’hypothèse que cette qualité permettait de supporter les inévitables revers, rendant ainsi la réussite plus probable. Ryan explique : « Je ne crois pas que le cran soit quelque chose que l’on a ou pas. C’est une qualité que l’on crée quand on choisit de se dépasser pour ce qui compte réellement pour soi-même, quelles que soient les difficultés. » La psychologue Carol Dweck explique que nous présentons généralement l’un de ces deux états d’esprit : état d’esprit fixe (nos qualités sont gravées dans le marbre ; nous sommes bons à quelque chose ou pas) ou état d’esprit de développement (nous pouvons cultiver des qualités fondamentales par l’effort ; chacun peut changer et évoluer). Une personne ayant un état d’esprit fixe essaie de manœuvrer pour réussir, en évitant les échecs à tout prix. Si on leur donne le choix, des enfants dotés d’un état d’esprit fixe resteront à un niveau de problèmes de mathématiques auquel ils savent pouvoir réussir. A contrario, les enfants avec un état d’esprit de développement chercheront des problèmes plus difficiles et repousseront leurs limites afin d’améliorer leur aptitude.
Dweck note que : « Dans un monde, l’effort est une mauvaise chose. Comme l’échec, il signifie que vous n’êtes ni intelligent ni talentueux ; si vous l’étiez, vous n’auriez pas besoin de faire des efforts. Dans l’autre monde, l’effort est ce qui vous rend intelligent ou talentueux. » Elle cite l’exemple du légendaire basketteur Michael Jordan, qui avait été « écarté de l’équipe sportive du lycée. [...] Il n’a pas été recruté par l’université pour laquelle il voulait jouer. [...] Il n’a pas été retenu par les deux premières équipes de la NBA qui auraient pu le sélectionner. » Jordan lui-même assure qu’il a atteint le sommet de son sport, non pas grâce à un talent inné, mais par sa détermination, ses efforts, et de l’entraînement, encore et toujours.
« Les gens qualifiaient la Pietà d’œuvre de génie mais son créateur, Michel-Ange, n’était pas du même avis. “Si les gens savaient combien il m’a fallu travailler pour acquérir cette maîtrise, elle ne leur semblerait pas si magnifique.” »
Gladwell identifie également l’effort comme un facteur essentiel de réussite. Il se réfère à une étude datant du début des années 1990, réalisée par le psychologue K. Anders Ericsson. À l’académie de musique de Berlin, Ericsson a constaté que les meilleurs élèves violonistes étaient ceux qui s’exerçaient le plus : ces interprètes d’excellence avaient cumulé environ 10 000 heures de pratique à l’âge de 20 ans. Gladwell observe qu’Ericsson n’a pas trouvé de musiciens « nés », évoluant sans efforts jusqu’au sommet tout en ne jouant qu’une fraction du temps indispensable aux autres élèves. Selon lui, d’après ses recherches, dès lors que des musiciens ont une aptitude suffisante pour entrer dans les meilleures écoles de musique, c’est l’effort qui détermine le niveau qu’ils atteignent. Bill Gates, Mozart et les Beatles, dit-il, sont tous arrivés au sommet grâce au temps qu’ils ont investi dans leur domaine de prédilection.
La pratique mène à la perfection
Coyle pousse les choses encore plus loin, en affirmant qu’il ne s’agit pas simplement de cumuler des heures mais qu’il faut s’attacher à la qualité de la pratique. C’est également un principe biblique ancien. Le roi Salomon, connu pour sa sagesse, conseillait à ses lecteurs il y a presque 3 000 ans : « Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le » (Ecclésiaste 9 : 10, Segond 21).
Coyle parle de pratique approfondie : « Notre intuition nous dit que la pratique est liée au talent de la même façon qu’une meule est liée à un couteau : elle est vitale mais inutile sans la lame solide d’une aptitude dite naturelle. La pratique approfondie développe une possibilité fascinante : elle pourrait être le moyen de forger la lame elle-même. »
Il semble évident que des exercices ciblés nous rendent meilleurs à quelque chose, mais pourquoi ? Coyle suggère qu’un effort ciblé peut améliorer considérablement la vitesse d’apprentissage. Dans ses recherches, il a constaté un lien avec une substance présente dans notre organisme, la myéline, qui isole certaines parties des neurones (ou cellules nerveuses). Citant le neurobiologiste Douglas Fields des Instituts américains de la santé (NIH), il note que la myéline joue un rôle essentiel dans le fonctionnement de notre cerveau. Nos raisonnements et nos mouvements proviennent tous de signaux électriques transmis par une chaîne de neurones. Apparemment, plus il y a de myéline pour faire office d’isolant, plus la force, la vitesse et l’exactitude de l’impulsion électrique sont importantes. En outre, plus nous activons un circuit particulier, plus la gaine de myéline s’épaissit, et donc plus nos pensées et nos mouvements deviennent rapides et fluides.
Coyle utilise la notion de pratique approfondie et la myéline pour expliquer l’excellence littéraire atteinte par les sœurs Brontë, Charlotte, Emily et Anne. Plutôt qu’un talent inné dont elles auraient hérité, il soutient que ce sont leurs premières expériences, les opportunités qui se sont présentées et la quantité prodigieuse de pratique qui leur ont permis de devenir de grands écrivains. Coyle postule ensuite que « la qualité inaboutie de leurs premiers textes » ne dément pas leurs œuvres ultérieures, comme Jane Eyre, Les Hauts de Hurlevent et La Recluse de Wildfell Hall ; ils en étaient les étapes préalables indispensables. Elles sont devenues de grands auteurs parce que, enfants, elles étaient disposées et aptes à consacrer beaucoup de temps à une pratique approfondie, produisant ainsi de la myéline durant ce processus.
« Ce qui distingue un interprète d’un autre est l’intensité de son travail. C’est tout. Qui plus est, ceux qui sont au sommet ne travaillent pas plus dur ni même beaucoup plus dur que quiconque. Ils travaillent beaucoup, beaucoup plus dur. »
Donc si nous voulons réussir dans un domaine, nous devons continuer à y travailler, à activer les circuits et à produire de la myéline. Ceci s’applique aussi bien aux capacités physiques qu’aux processus de réflexion. C’est ce qui sous-tend l’idée que l’on surmonte de mauvaises habitudes en les remplaçant par de bonnes. Selon la notion de la pratique approfondie de Coyle, la façon la plus efficace d’y parvenir consiste à faire des erreurs puis à les rectifier : « Il n’y a pas [...] de substitut à la répétition attentive. Rien n’est plus efficace pour bâtir une compétence que de réaliser l’action, de déclencher l’impulsion transmise par la fibre nerveuse, de réparer les erreurs, d’ajuster le circuit. » C’est ce qui nous aide à nous améliorer, nous épanouir, grandir, devenir meilleurs, donc réussir.
Affronter l’échec
À l’instar de Gladwell, David Shenk, auteur pour plusieurs publications dont le National Geographic, The New Yorker et TheAtlantic.com, aborde le mythe généralisé du talent inné, ou du don chez l’individu, dans son ouvrage The Genius in All of Us [Le génie en chacun de nous]. Il note qu’au cours des siècles précédents, l’aptitude naturelle d’une personne était généralement considérée comme un don de Dieu, mais qu’au vingtième siècle, elle est de plus en plus souvent associée à un facteur génétique. Shenk fait valoir qu’avec ce raisonnement, nous risquons de tomber dans l’idée que les autres peuvent faire certaines choses parce qu’ils sont nés avec un truc que nous n’avons pas. Mais il ajoute qu’il existe de multiples façons de connaître la réussite, chacun dans notre contexte personnel, que ce soit en étant un formidable enseignant, un chef d’entreprise créatif et éthique, ou un employé de bureau loyal et travailleur.
Comme le remarque Dweck, la capacité de faire des efforts, de travailler et de s’exercer dépend de l’état d’esprit de développement, qui estime que les erreurs sont des opportunités. Michael Jordan revient sur sa propre expérience : « J’ai manqué plus de 9 000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu presque 300 matchs. Vingt-six fois, on m’a donné le tir décisif pour la victoire, et je l’ai manqué. J’ai échoué tant et plus dans ma vie. Et c’est pour cette raison que je réussis. »
L’état d’esprit de développement cherche et relève les défis, et il progresse ; il ne s’attend pas à être parfait et à bien faire dès la première fois. L’échec ne nous mesure ni ne nous définit ; il est une étape nécessaire sur la voie de la réussite.
« N’essayez pas de devenir un homme de réussite mais essayez plutôt de devenir un homme de valeur. »
Nous tromper sur ce qu’est un échec peut aussi nous pousser à voir les autres comme des juges réprobateurs. Dweck a demandé à un groupe d’étudiants afro-américains de rédiger un devoir qui serait évalué par un « éminent professeur diplômé de l’une des grandes universités des États-Unis (Ivy League), c’est-à-dire un représentant de “l’establishment” blanc ». Son appréciation a été critique mais utile. Ceux qui avaient un état d’esprit fixe ont trouvé ses commentaires menaçants ou insultants et ont rejeté ses conseils. Bien que qualifiant le professeur d’arrogant, d’intimidant et de condescendant, ceux qui étaient dotés d’un état d’esprit de développement ont néanmoins manifesté une réaction positive à l’évaluation ; leur état d’esprit a permis à ces étudiants de recruter le professeur afin de servir leurs intérêts. Leur objectif était de recevoir un enseignement et, même s’ils jugeaient ce professeur pompeux, ils étaient prêts à écouter et à apprendre.
Tout est question de personnalité
Dès que nous commençons à intégrer l’approche globale transmise par ces auteurs et conseillers, le processus peut se révéler vraiment libérateur. Nous pouvons admettre la réalité de certaines contraintes imposées par notre environnement, notre éducation, les opportunités qui se présentent à nous, etc. Mais en ciblant des objectifs réalistes et dignes d’intérêt, nous pouvons nous débarrasser des entraves du doute et d’une sensation d’inadaptation que nous nous imposons, sans accepter que la vie soit une combinaison de résultats prédéterminés.
Dans un monde idéal, enseignants, parents, entraîneurs et patrons procureraient l’étincelle de motivation et d’enthousiasme nécessaire pour nous aider à grandir, nous épanouir et atteindre notre potentiel. Ils nous aideraient à voir ce que nous devons changer et nous permettraient de nous améliorer petit à petit jusqu’à atteindre nos objectifs.
Même ainsi, la réussite nécessite de la personnalité, c’est-à-dire de prendre personnellement la responsabilité de nos pensées et de nos actes en faisant preuve de maîtrise de soi. D’autres facteurs peuvent aider ou gêner la réussite, mais l’aptitude à améliorer tout ce que nous pouvons, afin d’accéder à nos objectifs choisis, est vitale.
« S’il a émoussé le fer, et s’il n’en a pas aiguisé le tranchant, il devra redoubler de force ; mais la sagesse a l’avantage du succès. »
Le développement de la personnalité n’est pas seulement le moyen d’arriver à nos fins, quelque chose à quoi nous travaillons pour réussir. C’est une fin en soi. La parabole des talents n’est pas seulement une morale édifiante, c’est un appel à agir pour nous préparer, changer et réussir à un niveau entièrement nouveau.
Cette perspective a incité l’apôtre Paul à écrire : « Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu’un seul remporte le prix ? Courez de manière à le remporter. Tous ceux qui combattent s’imposent toute espèce d’abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible ; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible. Moi donc, je cours, non pas comme à l’aventure ; je frappe, non pas comme battant l’air. Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d’être moi-même désapprouvé après avoir prêché aux autres » (1 Corinthiens 9 : 24‑27).
Le principal objectif de Paul était de nature spirituelle : vivre une vie caractérisée par la maîtrise de soi et le service, quels que soient les obstacles, dans l’anticipation d’une place éternelle dans le royaume que Dieu a promis d’établir sur Terre. Néanmoins, la valeur associée à l’édification du caractère, par le travail, la répétition et la maîtrise de soi, s’applique à tout objectif que nous nous fixons.
Développer ce genre de personnalité nous donne non seulement les moyens de réussir, mais c’est aussi la définition suprême de la réussite.