Les droits contre les responsabilités
Dans un monde qui réclame de plus en plus de droits en tout genre, il semble que nous ayons oublié nos responsabilités.
Les droits de l’Homme. Nous en entendons parler constamment à l’heure actuelle, souvent dans un contexte mondial. Pourtant, selon Eléanor Roosevelt, ils commencent « dans de petits endroits, près de la maison – si près et si petits qu’ils ne peuvent être vus sur n’importe quelle carte du monde ».
Elle continua en disant dans son discours à la Commission sur le droits de l’homme des Nations unies en 1948 qu’ « ils sont le monde de l’individu, le voisinage dans lequel il vit, l’école et l’université qu’il fréquente, l’usine, la ferme ou le bureau où il travaille. Ce sont là les endroits où chaque homme, femme et enfant recherche l’égalité de la justice, des opportunités et de la dignité sans discrimination. À moins que ces droits aient en ces lieux de la signification, ils ont peu de signification où que ce soit ».
La Déclaration universelle des droits de l’Homme des Nations unies, qui a à présent plus de 50 ans, ne fut pas le premier essai pour légiférer les droits de l’Homme à l’échelle internationale. L’engagement de La Société des Nations (après la Première Guerre mondiale) exigeait des membres de « s’efforcer d’assurer et de maintenir des conditions de travail correctes et humaines pour les hommes, les femmes et les enfants », « d’assurer un traitement juste vis-à-vis des habitants natifs des territoires sous leur contrôle », et de « prendre des mesures en matière de souci international pour la prévention et le contrôle des maladies ». C’est à partir de ces clauses que se fit le travail de l’Organisation internationale du travail.
Depuis 1948, beaucoup a été dit et écrit à propos des droits de l’Homme, et des organisations telle que Amnesty International ont travaillé sans relâche afin de combattre les violations constatées.
Pourtant, cela ne semble jamais assez et donc les lois continuent de prendre comme les ondulations sur une mare une envergure de plus en plus large. L’Acte des droits de l’Homme, en Angleterre, incorpora par exemple la Convention européenne de 1950 sur les droits de l’Homme dans la loi anglaise à la fin de l’année 2000. Un mois plus tard, la Charte des droits fondamentaux fut adoptée par le Conseil de l’Europe à Nice. Ils complètent la Cour européenne de justice et la Cour européenne des droits de l’Homme, cette dernière étant basée sur la Convention européenne sur les droits de l’Homme.
Michael Whatley, de l’entreprise anglaise spécialisée dans les affaires juridiques Prettys Solicitors, a offert une vue d’ensemble sur les droits de l’Homme tels qu’ils sont déterminés par l’Acte des droits de l’Homme anglais. Il dit : « On pense souvent aux droits de l’Homme comme un concept étroit de droits individuels tels que le droit de ne pas être discriminé pour des raisons comme la race ou la religion mais […] les droits sociaux et économiques sont compris dans le concept des droits de l’Homme de la Convention […] Les protections qu’accorde la Convention peuvent s’appliquer aux individus, aux entreprises, aux organisations non gouvernementales et aux groupes d’individus à la fois dans des cas à la cour d’assises et au tribunal d’instance ».
Bon ou mauvais ?
Du point de vue juridique, les droits n’ont jamais été aussi largement définis. D’abord, il y a les droits des minorités ethniques. Ensuite nous avons les droits de la femme, les droits des enfants, les droits des homosexuels, le droit de mettre un terme à une grossesse involontaire, ou, selon votre point de vue, les droits des fœtus. Il y a le droit de demander des dédommagements lorsque vos droits sont violés, les droits des travailleurs, les droits des consommateurs, les droits des sans-emploi. Il y a aussi les droits des parents uniques, les droits des entreprises et des organisations, même les droits des animaux et, c’est incroyable, les droits des plantes. C’est une liste qui semble être sans fin.
Les situations aux États-Unis et au Royaume-Uni sont parallèles à bien des égards. La société américaine a la réputation d’être la plus procédurière du monde. Les avocats travaillent souvent selon le système « no win, no fee » [c’est-à-dire que le client ne paie les honoraires que s’il a gain de cause], donc l’attrait pour gagner de l’argent facile peut être séduisant pour ceux qui croient que leurs droits ont été bafoués. Les demandes de dédommagements sont aussi à la hausse en Angleterre. Dans les deux pays, la probabilité toujours plus grande de demandes de dédommagements a eu pour effet de faire monter les coûts de l’emploi comme par exemple l’assurance.
L’Allemagne aussi est à présent rongée par ce que l’on appelait avant « a maladie anglaise ». La plupart des entreprises doivent maintenant avoir un conseil des travailleurs, et les entreprises de plus de 200 employés doivent dégager au moins un employé d’autres obligations afin qu’il travaille à temps plein au conseil. Plus l’entreprise est grande, plus le conseil prescrit est grand. De tels conseils comptent prendre un rôle consultatif étendu, traitant de tout entre les plans de suppressions d’emplois jusqu’à l’introduction des technologies nouvelles. C’est bien sûr un joug financier et administratif pour les entreprises, et les patrons allemands jettent des regards envieux vers l’Angleterre où la législation du travail n’est plus aussi restrictive et où l’économie est soutenue.
Les nations prospères du monde occidental ne se sont jamais autant concentrées sur les droits. Nombreux seraient donc ceux qui diraient que nous avons fait beaucoup de progrès depuis la Déclaration universelle des droits de l’Homme des Nations Unies.
Mais en-est il ainsi ? Cette obsession pour les droits crée-t-elle une meilleure société ? Il est sûr que l’attention centrée sur les droits aurait dû nous rendre plus heureux. Mais la société en est-elle meilleure et en sommes-nous plus heureux ?
Qui a raison sur les droits ?
Certains concepts dans les droits de l’Homme apparaissent évidents : le droit pour les gens de ne pas être torturés ou abusés, la liberté de parole, la liberté du culte, la liberté d’association politique.
« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ».
Mais que se passe-t-il lorsque les idées que perçoivent les gens comme étant des droits s’opposent ?
Par exemple, lorsque le Parlement anglais examina un peu plus tôt dans l’année un projet de loi visant à interdire la chasse au renard en tant que sport cruel, les activistes pour les droits des animaux – n’ayant jamais été aussi véhéments – jubilaient. Certains d’entre eux furent sans aucune gêne ouvertement et physiquement violents envers ceux qu’ils regardaient comme des ennemis et par conséquent comme des cibles légitimes, comme les employés de laboratoires de recherches médicales qui font des expériences sur les animaux.
De l’autre côté de la médaille, il y avait les habitants du pays qui avaient pendant des siècles pris leur chasse au renard pour acquise et qui tout d’un coup se retrouvaient face à un affrontement direct avec ceux qui accordent une importance primordiale aux droits des animaux.
Les militants des droits des animaux ne cachent pas que leur prochaine cible prioritaire sera la chasse et la pêche. Même une institution anglaise particulière, le fish-and-chip shop (restaurant poissons frits et frites), est rentrée dans la ligne de mire : un propriétaire de restaurant a évité par chance d’être gravement blessé par une lettre piégée.
Donc les droits sont souvent dans le collimateur et certains montrent un côté compliqué et peut-être même contradictoire.
La liberté sexuelle est un autre domaine où les droits ne cessent de s’ouvrir et de souvent s’opposer. L’Angleterre a récemment fait passer une loi visant à baisser l’âge légal de 18 à 16 ans pour un acte qui est encore linguistiquement lié à la ville biblique de Sodome. Dans certaines nations, l’âge légal est de 12 ans.
Puis il y a le cher droit à adopter le style de vie de son choix et d’habiter librement ensemble de cohabiter sans se soumettre à la formalité du mariage.
Même la Girl Guides Association (association de scoutisme anglais pour jeunes filles), auparavant très tournée vers la famille, n’essaie pratiquement plus, dans un désir de se mettre au goût du jour, de favoriser les vues traditionnelles sur le mariage. En montrant dans la dernière édition de Look Wider [un manuel pour anciennes éclaireuses] une photo d’une adolescente souriante tenant un préservatif déroulé, le message était clair. « Au lieu d’offrir une bonne alternative aux centres d’intérêt qui font que les éclaireuses s’éloignent de l’organisation au début de leur adolescence », souligne l’article dans le London Daily Telegraph, « Look Wider essaie de faire appel à ces centres d’intérêt en faisant entre autres référence au sexe, à la cigarette et aux métiers très bien payés. Aucun style de vie, si excentrique qu’il soit, ne peut être critiqué. Toute une variété de sujets sont abordés – les adolescentes enceintes, le mariage homosexuel, la prostitution – mais il n’est jamais dit que ces choses ne sont pas bonnes. Il n’y a qu’un simple avertissement concret dans les 128 pages : ‘Faire de l’auto-stop n’est pas autorisé ».
L’article continue : « Le désir désespéré de ne pas dégoûter les éclaireuses signifie que le manuel ne préconise aucune valeur qui pourrait demander de quelconques responsabilités telles que, disons, le mariage […] L’accent n’est plus mis sur le fait d’aider les autres mais sur le fait de s’aider soi-même » (« A Very Bad Guide », 16 décembre 2000).
Regrettant le déclin de l’autorité religieuse et sociale, le journaliste Clifford Longley a fait des observations dans un autre article pour le Telegraph sur le manque total « d’un quelconque sens de prémonition que la marginalisation tolérée des croyances et des traditions [l’establishment religieux] allait probablement faire de gros dégâts à long terme » à la société moderne. « Donc à présent nous créons nos propres règles » a-t-il écrit. « C’est cette façon de penser qui a ébranlé la confiance des parents modernes qui ont ainsi commencé à douter de leur droit à transmettre leurs valeurs à leurs enfants » (« We Need More Belief- Not More Policemen », « Nous avons besoin d’une croyance plus forte, et non de plus de policiers », 27 décembre 2000).
Toujours plus créatifs
Bien qu’il soit probablement cité à outrance, il n’y a aucun doute que le livre de George Orwell 1984 était à certains égards prophétique. Prenez par exemple la récente tentative du gouvernement britannique à transformer les enfants en citoyens modèles à l’aide d’un manuel donnant des leçons obligatoires de civisme. Les ministres du gouvernement reconnaissent et espèrent sans doute entraver chez les jeunes écoliers un courant de plus en plus violent et sans respect pour les lois.
Le texte, How to Be a Good Citizen (Comment être un bon citoyen), de l’éducatrice américaine Francine Britton, émet l’objectif noble de créer une renaissance « spirituelle, morale, sociale et culturelle », objectif qui contient des concepts New Age comme « honorer l’esprit » et « le mystère de soi-même ». Les critiques ont noté dans le livre une tendance presque similaire à celle d’Orwell, tendance qui est considérée par beaucoup d’enseignants comme étant une perte de temps précieuse dans les heures de cours. Cependant, la culture « no shame, no blame » (pas de honte, pas de responsabilité) doit inventer une terminologie toujours plus créative afin de faire pénétrer dans les jeunes esprits ce que l’on reconnaît vaguement comme étant l’éthique, les mœurs et les valeurs.
Pourtant, nous sommes des créatures religieuses de nature. Karen Armstrong, journaliste et écrivain sur la religion et les croyances, a fait une remarque perspicace dans son History of God (L’histoire de Dieu) en disant que « les êtres humains sont des animaux spirituels. En effet, il y a des arguments qui montrent que l’Homo sapiens est aussi Homo religiosus ».
Alors que nous nous éloignons des valeurs religieuses et traditionnelles habituelles, certaines initiatives politiquement correctes, essayant de s’occuper du vide moral, prennent un ton quelque peu ridicule lorsqu’elles essaient d’inculquer des valeurs sans mentionner des mots redoutés tels que mœurs ou responsabilité, ou bien encore des termes encore plus embarrassants comme Dieu ou principes chrétiens.
Remplaçant les valeurs traditionnelles, nous avons aujourd’hui des concepts idéalisés comme la liberté individuelle, le choix personnel, la réalisation de son potentiel, l’amour-propre et « le droit de savoir ». Veuillez noter que toutes ces valeurs mettent l’accent sur l’individu, le moi.
Évidemment, le résultat inévitable et préoccupant de ces valeurs et de ce centre d’attention est que les sujets qui étaient auparavant confidentiels, comme les secrets de la sûreté d’un État, peuvent à présent être divulgués, débattus et critiqués. Ce produit de base très apprécié qu’est la liberté en est ainsi rendu au point où l’on peut exercer ce que l’on considère comme ses droits même si l’on met la sûreté de l’État en danger.
Il semble que nous nous soyons éloignés à des années lumières d’une société où la responsabilité individuelle passait en premier pour aller vers une société où les droits individuels sont les premières et parfois uniques préoccupations.
L’autre côté de la médaille
Alors qu’en est-il de l’autre côté de la médaille, celui de la responsabilité? Se pourrait-il qu’en ayant privilégié les droits au détriment des responsabilités nous ayons perdu de vue un fait capital ? Songez-y : en tant que société ou personnes, si nous ne plaçons pas les responsabilités avant les droits, alors nous commencerons paradoxalement à perdre les droits que nous considérons comme inaliénables.
Alors que les lois, les proclamations et les groupes de pression politiquement corrects font pleuvoir des soi-disant droits sur des groupes et des causes de plus en plus affinés, c’est un signe évident que nous sommes en train d’oublier comment cette liberté que nous prenons pour acquise a été préservée à travers les siècles : à savoir, par le sens des responsabilités et du dévouement de nos prédécesseurs.
Personne ne l’a mieux exprimé, d’un point de vue national, que John F. Kennedy : « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays ».
À part quelques voix courageuses et de plus en plus seules, il semble que beaucoup de nos institutions religieuses et gouvernementales abandonnent – et parfois même éliminent – les bases morales de la société.
L’accomplissement de soi et le politiquement correct ont remplacé ce système de valeurs plus profond et plus durable qui en même temps entoure les droits individuels et représente leur fondement. Les voix qui avertissent ne sont normalement pas celles de rabat-joie qui veulent gâcher la vie comme fin en soi, mais ce sont plutôt les voix de personnes intelligentes qui voient à l’avance – et donc avertissent – les résultats dévastateurs de notre sybaritisme.
L’écrivain et philosophe Anthony O’Hear a fait preuve d’une grande perspicacité quant à savoir où notre quête de droits sans les responsabilités correspondantes nous a conduits. Dans son livre daté de 1999 et intitulé After Progress (Après le progrès), il pose la question suivante : « Serait-il possible que le genre de progrès matériel et politique au sujet duquel nous nous vantons soit en fait la cause du déclin spirituel et esthétique ? […] La cause première de notre mécontentement pourrait-elle être due à notre manque de ressources intérieures plutôt qu’à nos attentes élevées dans la vie ? ». O’Hear trouve curieux que la nation qui a produit de grands artistes tels que Turner ou Constable expose à présent des cadavres d’animaux et des images d’excréments humains comme étant de l’art.
Puis il réfléchit au « rabâchage obsessionnel sur le bonheur dans le sens matériel qui rend notre vie aujourd’hui si médiocre à tant d’égards, qui oublie que ce qui est vraiment digne d’intérêt ne peut être atteint qu’à travers les difficultés et la souffrance, et qu’il y a des objectifs dans la vie bien plus nobles que l’élimination de la douleur et la culture du plaisir ».
D’autres voix ont aussi regretté l’effet destructeur de cet objectif seulement fixé sur les droits. W.A. Borst, par exemple, auteur de Liberalism : Fatal Consequences (Libéralisme : conséquences fatales) a écrit au sujet des États-Unis : « Une nation qui a constitué un gouvernement souple et presque parfait trouve à présent que le bon sens est plus en danger que le snail darter [poisson osseux américain d’eau douce]. Les avocats ont paralysé la société avec leurs menus détails […] Ce manque de bon sens a inévitablement mené à une révolution des droits où seuls l’égoïsme et l’intérêt personnel semblent régner en maîtres absolus ».
Pour illustrer ces propos, réfléchissez à cette chose détestable pour le politiquement correct : la famille conventionnelle à deux parents attaquée de toute part. Est-ce que poursuivre avec zèle les pères irresponsables, aussi appelés les pères « chiffe molle », est aussi bien qu’enseigner les responsabilités spirituelles, morales et sociales des pères ? Le fait d’assurer une aide gouvernementale financière aux mères célibataires est-il en adéquation avec le fait d’enseigner aux jeunes filles qu’attendre le mariage pour avoir des relations sexuelles et des enfants constitue pour elles (et leur progéniture) la meilleure chance de sécurité et de bonheur ? Pourquoi les gouvernements et les Églises ne prêchent-ils pas ce message alors que les résultats lamentables des autres alternatives sont clairs comme de l’eau de roche ?
Les mêmes vieilles leçons
La libéralisation, la banalisation et la raillerie des institutions qui ont été les éléments clé de l’ascension et de la grandeur rongent partout comme un cancer. Prenez comme exemple les institutions de l’Amérique et de l’Angleterre. Peter Hitchens, journaliste et critique social, a écrit en 1999 dans son livre The Abolition of Britain (L’abolition de la Grande-Bretagne) : « Une forêt [c’est-à-dire la Constitution britannique] qui a mis des siècles à pousser peut être coupée en quelques semaines, voire en quelques heures, surtout si les gardes forestiers sont paresseux et peu consciencieux et qu’ils prennent leur tâche comme allant de soi […] Lorsque la tradition britannique fut tout à coup menacée par des idées, des innovations et des philosophies à première vue séduisantes, il n’y eut plus personne pour se battre pour l’ancien ordre des choses. Lorsque la richesse a encouragé l’indépendance individuelle et affaibli le sens d’obligation mutuelle, toutes les classes commencèrent à oublier les liens qui les avaient unies […] Nous avons alors permis que notre patriotisme soit tourné en ridicule, que la sage modération sexuelle soit moquée comme étant de la pruderie, que nos familles soient diffamées en tant que nids à violence, dégoût et abus, que notre littérature soit rejetée comme un rebut, et que notre Église soit changée en bureau de Sécurité sociale ».
L’avertissement du philosophe George Santayana qui dit que « ceux qui ne peuvent se rappeler du passé sont condamnés à le répéter » s’applique largement à ce cas.
De nombreux concepts juridiques et constitutionnels à la fois américains et anglais sont basés sur (ou doivent beaucoup à) notre héritage judéo-chrétien. Par conséquent, alors que cet héritage a sans doute souffert d’avoir été mal transmis à travers les siècles, nos lois et concepts de vérité et de moralité doivent leur autorité suprême aux concepts sous-jacents renfermés dans les Écritures, la Sainte Bible.
Le Dieu de la Bible a clairement dit ce qui en définitive affermit ou détruit une nation. Il a dit à la nation qui fonderait sa constitution sur ses lois et sa providence : « Je mettrai la paix dans le pays, et personne ne troublera votre sommeil ; je ferai disparaître du pays les bêtes féroces, et l’épée ne passera point par votre pays. Vous poursuivrez vos ennemis, et ils tomberont devant vous par l’épée. Cinq d’entre vous en poursuivront cent, et cent d’entre vous en poursuivront dix mille, et vos ennemis tomberont devant vous par l’épée. Je me tournerai vers vous, je vous rendrai féconds et je vous multiplierai, et je maintiendrai mon alliance avec vous » (Lévitique 26 : 6 – 9).
Dieu donna une base aux enfants d’Israël, sa nation prototype, il y des milliers d’années. Cela a fonctionné pour eux et pour d’autres dans la mesure où cela a été appliqué. « Vous les observerez [les lois et les ordonnances de Dieu] et vous les mettrez en pratique ; car ce sera là votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples, qui entendront parler de toutes ces lois et qui diront : ‘Cette grande nation est un peuple absolument sage et intelligent !’ Quelle est, en effet, la grande nation qui ait des dieux aussi proches que l’Éternel, notre Dieu, l’est de nous toutes les fois que nous l’invoquons ? Et quelle est la grande nation qui ait des lois et des ordonnances justes, comme toute cette loi que je vous présente aujourd’hui ? » (Deutéronome 4 : 6 – 8).
Des droits ou des bénédictions ?
Chose intéressante, Dieu n’a jamais promis des droits. Il a promis des bénédictions, là est la différence cruciale. Une personne qui a l’esprit de sacrifice et qui sert sa société, un peuple qui recherche véritablement Dieu, n’a pas besoin d’être (et en fait n’est pas) concentrée sur ses droits. De telles personnes se concentrent sur les autres et sur Dieu, ainsi que sur leurs responsabilités vis-à-vis de ces derniers.
Voici la leçon de la responsabilité sociale : « En effet, les commandements : Tu ne commettras point d’adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et ceux qu’il peut encore y avoir, se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Romains 13 : 9).
Notre obsession égoïste et limitée sur nos droits menace de nous engloutir et de nous détruire. Tant que nous ne recommencerons pas, en tant qu’individus et nations, à considérer nos responsabilités religieuses, morales et sociales – vis-à-vis des êtres humains et de Dieu – nous ne renverserons pas le déclin national, social et spirituel.