Nourrir le cerveau adolescent
Que nous soyons parents ou non, nous sommes susceptibles de tirer des bénéfices considérables du temps passé avec les adolescents et les jeunes de nos communautés, si nous ne laissons pas les mythes courants sur les jeunes générations nous arrêter.
Il existe un cliché selon lequel les deux étapes redoutées des parents dans le développement de l’enfant sont la petite enfance, entre 18 mois et 3 ans, et l’adolescence. Les caprices du jeune enfant et la défiance et la prise de risque chez les adolescents sont des thèmes qui reviennent fréquemment dans les feuilletons télévisés, lors des dîners et dans les livres d’éducation parentale.
Si les difficultés dans l’éducation des enfants peuvent survenir à n’importe quel âge, ou peut-être pour certains, ne pas survenir du tout, la réputation qu’ont acquises ces deux étapes n’a rien de vraiment surprenant. Après tout, toutes deux sont des phases du développement au cours desquelles le cerveau subit certaines de ses modifications les plus radicales. Pourtant, ceci en fait des opportunités en or pour aider les enfants à jeter les bases de leur bien-être futur. Ces années peuvent également compter parmi les plus gratifiantes que les parents (et d’autres adultes) passeront avec leurs enfants. Dans le cas des adolescents, le gain peut même s’avérer de loin supérieur à ce que beaucoup d’entre nous auraient pu imaginer.
À des échelles différentes, les jeunes enfants et les adolescents atteignent de nouveaux niveaux d’indépendance. Ils apprennent à faire davantage de choses seuls et jettent les bases des relations, que ce soit avec leurs pairs ou avec les adultes (autres que leurs parents), qui leur permettront, en grandissant, de s’intégrer dans leurs communautés. Dans la phase de la petite enfance, les parents pourront (à raison) avoir le sentiment qu’ils maîtrisent un peu mieux ce processus d’apprentissage qu’ils ne le font pendant l’adolescence ; par ailleurs, il ne fait aucun doute que plus nous contribuons à renforcer la maîtrise de soi et les compétences interpersonnelles chez le jeune enfant, plus l’épanouissement de ces qualités à l’adolescence en sera facilité. Le besoin de conseils prodigués par l’adulte ne s’évapore pourtant pas à l’adolescence, même s’il prend naturellement une forme différente.
L’explosion de croissance qui se produit dans le cerveau humain entre 12 ans et 24 ans est à tel point phénoménale que même avec les meilleures bases, ses effets peuvent parfois mettre à l’épreuve les émotions des adultes comme celles des adolescents. Mais jusqu’à quel point cet état d’anxiété, auquel il faut s’attendre, est-il normal ? L’adolescence est-elle condamnée à être une période de « tempête et de stress », caractérisée par les conflits entre adolescent et parent, les sautes d’humeur et la prise de risque, comme le prétendaient des psychologues tels que G. Stanley Hall et Anna Freud entre autres ? Dans quelle mesure cette angoisse ne serait-elle pas plutôt simplement le produit de ces attentes, alimentées par des mythes culturels communément acceptés sur l’adolescence, comme Margaret Mead et certains de ses collègues anthropologues ont pu le suggérer ? Traditionnellement, voilà quels ont été les deux principaux camps sur le sujet du comportement des adolescents. On peut y voir une manifestation de plus du vieux débat entre l’inné et l’acquis.
« Le temps des débats dépassés entre l’inné et l’acquis est révolu depuis longtemps, puisque nous sommes désormais tous d’accord pour dire que le cerveau est le produit à la fois du schéma génétique ou biologique et de l’environnement. »
Ce débat, comme nous le savons désormais, a très mal cerné la question. L’inné et l’acquis exercent tous deux une influence considérable. Vu sous cet angle, il est facile de comprendre pourquoi les chercheurs, au cours des années récentes, se sont rendus compte qu’effectivement, il y a bien quelque chose de fort qui se passe dans le cerveau pendant l’adolescence, mais que par contre, cette période n’a pas à être un temps de détresse difficile et d’angoisse profonde pour les adolescents et pour les adultes qui partagent leur vie. Hall et Mead avaient tous deux raison.
Le psychiatre et auteur Daniel J. Siegel exprime bien l’enjeu qui en découle. « La clé pour l’adolescent et pour l’adulte qui a été adolescent, écrit-il, c’est de reconnaître ces changements importants dans le cerveau et d’apprendre à gérer ces années de manière constructive et collaborative, afin de laisser la voie de la communication entre eux ouverte, de rendre la vie optimale pour tout le monde et d’éviter toute fin tragique des comportements à risque. »
Pour ce faire, il s’agit de considérer avec honnêteté certains des mythes que nous associons parfois au cerveau de l’adolescent, mythes qui non seulement divisent parents et adolescents, mais qui peuvent aussi aliéner les autres adultes de l’entourage de l’adolescent, qui pourraient pourtant jouer un rôle important dans leur réseau de soutien. Une fois que nous aurons abandonné ces mythes courants, nous serons mieux à même d’établir des liens constructifs avec les adolescents et de bénéficier en prime de certains avantages pour nous-mêmes.
Mythes et malentendus
Selon la source, ces mythes sont parfois formulés légèrement différemment. Dans son ouvrage de 2013, Brainstorm: The Power and Purpose of the Teenage Brain, Siegel désigne trois généralités que les adultes acceptent souvent sur les adolescents :
- Le déchaînement des hormones est responsable des comportements difficiles.
- Les adolescents sont immatures et ont tout simplement besoin de « grandir », processus que tout le monde est donc voué à endurer, avec « le moins de blessures de combat possible ».
- Le travail de l’adolescence a pour objet d’acquérir l’indépendance par rapport aux adultes. (Il pourra être difficile de mettre un terme aux incrédulités sur celui-ci, mais nous allons comprendre dans un instant ce que Siegel veut dire par là.)
Darby Fox, thérapeute pour enfants et adolescents, va plus loin dans son livre Rethinking Your Teenager publié en 2020. Elle y identifie huit mythes :
- Les adolescents sont de jeunes adultes qui choisissent d’agir de manière immature.
- Ils se comportent mal à cause du déchaînement des hormones et il n’y a rien à y faire.
- Ils mettent au ban les adultes et n’écoutent que leurs camarades.
- Ils n’ont pas besoin de beaucoup de sommeil, ils sont simplement paresseux.
- Ils sont très bons pour faire plusieurs choses en même temps, ce qui leur permet de faire tout ce qu’ils ont à faire.
- L’impact des drogues et de l’alcool n’est que provisoire.
- Ils prennent des risques et agissent bêtement uniquement pour irriter les adultes et les défier. (Selon une autre version de ce mythe proposée par Jess P. Shatkin de la NYU School of Medicine, ils agissent ainsi parce qu’ils se croient invincibles.)
- Ils sont affectés par les maladies mentales parce qu’ils sont gâtés et qu’ils ne veulent pas faire face aux réalités de la vie.
Pour comprendre pourquoi ces mythes persistent et surmonter tout acquiescement hâtif, il est utile de mieux saisir comment se développe généralement le cerveau de l’adolescent. Il n’est pas nécessaire d’être neuroscientifique pour se faire une idée générale.
« Parmi tous les organes du corps humain, le cerveau est la structure la plus incomplète à la naissance. […] Tout le réseau de connexions internes change pendant le développement. La croissance du cerveau, en fait, prend longtemps. »
La construction du cerveau
À partir de la naissance, notre cerveau ne cesse de se construire, de connecter, d’intégrer, en partant de rien, depuis l’arrière, vers l’avant. Les premières connexions se font dans les structures qui nous aident à fonctionner dans notre environnement à un niveau primaire, par les sens, nous permettant de donner à nos parents les premiers signaux sur nos besoins de nourrissons. Au fur et à mesure que les parents répondent à ces besoins, le système limbique du cerveau développe des connexions qui favorisent la régulation d’émotions saines et le fonctionnement en société.
L’amygdale, sorte de passerelle vers le système limbique, est constituée de deux complexes en forme d’amandes. Aux fins de notre propos, nous pouvons les considérer comme le lieu de notre réponse combattre/fuir/se figer. Notre environnement commence à imprimer sur le système limbique avant même notre naissance. Graduellement pendant l’enfance, le mésencéphale en développement devient de plus en plus intégré et agile, tandis que les lobes frontaux, qui sont la partie du cerveau responsable de ce qu’on pourrait appeler la réponse de pause, de réflexion et de retenue, ne seront entièrement connectés que vers l’âge de 25 ans environ.
Comme la neuroscientifique Frances Jensen l’explique : « Le cerveau d’un adolescent n’est rien moins qu’un paradoxe. Il contient une surabondance de matière grise (les neurones qui forment les blocs constitutifs de base du cerveau) et une insuffisance en matière blanche (le réseau de connexions qui permet aux informations de circuler efficacement d’un endroit du cerveau à l’autre). C’est pour cette raison que le cerveau adolescent est un peu comme une Ferrari flambant neuve : elle est apprêtée, le plein est fait, mais elle n’a pas encore été mise à l’épreuve du bitume. En d’autres termes, le moteur tourne, sans vraiment savoir où aller.
Ceci n’a pourtant rien de statique. Par un processus crucial et dynamique, de nouvelles connexions plus rapides entre les neurones (la matière blanche) se mettent en place au fil des apprentissages des adolescents. La matière grise en excès est évincée pour laisser la place à des connexions plus importantes et plus efficaces. Les parents et autres adultes jouent un rôle dans le cadre de ce processus d’élagage et de connexion, tout comme les autres relations et environnements d’apprentissage des adolescents. Nous savons tous que ce qu’on n’utilise pas se perd. Pour dire les choses simplement, les connexions que nous utilisons se fortifient, et celles que nous n’utilisons pas sont émondées. En tant qu’adultes, il nous faut aider les adolescents à polir les connexions utiles en renforçant les comportements positifs, afin qu’ils soient répétés souvent.
Comme les neurotransmetteurs sont libérés environ deux fois plus rapidement que dans le cerveau d’un adulte, il se passe beaucoup de choses dans la tête de votre adolescent. Les adolescents absorbent les nouvelles informations beaucoup plus vite que les adultes ne le peuvent, ce qui en fait une période en or de la croissance.
En attendant que ce processus soit terminé pourtant, ce qui a lieu vers le début ou le milieu de la vingtaine, les connexions des lobes frontaux ne sont pas entièrement établies. Qu’est-ce que cela veut dire dans la pratique ? Les adolescents passeront par différentes étapes de développement de leurs capacités de pensée abstraite dans la résolution des problèmes à long terme, et il leur reste à mettre en place d’autres capacités importantes telles que la capacité de suivi des intentions, une véritable régulation des émotions ou la prise en compte des conséquences de leur comportement. Voilà pourquoi ils semblent être émotifs et impulsifs. Ce n’est pas qu’ils ne souhaitent pas être responsables et fiables, et ce n’est pas non plus que leurs hormones sont déchaînées. Les niveaux d’hormones des adolescents ne sont en fait pas supérieurs à ceux des jeunes adultes. Comme mentionné précédemment, les connexions des lobes frontaux ne sont pas aussi bien établies que celles du système limbique et c’est dans ce dernier que les hormones sexuelles sont les plus actives. Le problème n’est donc pas tant le déchaînement des hormones que le fait que les processus que ces dernières déclenchent sont nouveaux. S’ils sont guidés, les adolescents sont capables d’apprendre à les gérer.
Voici donc encore une situation de plus dans laquelle les adultes peuvent procéder de manière structurante et enrichissante pour aider les adolescents à apprendre à réguler leur comportement, en commençant par exprimer leur compréhension (« Je comprends que tu ressens ___. Que puis-je faire pour t’aider ? »), sans pour autant leur retirer leurs responsabilités et leurs attentes. « En tant que parents, explique Fox, il ne faut pas donner à nos adolescents l’impression qu’ils ne peuvent pas contrôler leur comportement ; ceci reviendrait à leur donner carte blanche pour agir de manière irresponsable et irrespectueuse. Au contraire, nous devons aider nos enfants à acquérir les compétences qui leur permettront d’anticiper et de réguler leurs humeurs, leurs désirs et leurs émotions. »
En résumé, les adolescents ont besoin d’être guidés pendant la période où ils mettent en place ces compétences et renforcent les liens là où les connexions ne sont pas encore fiables. Ils ont besoin de relations étroites avec des adultes, qui auront en quelque sorte le rôle d’un échafaudage sur un nouveau bâtiment, pendant que les structures nécessaires sont en cours d’édification.
Parfois pourtant, nous-mêmes, adultes, laissons notre propre système limbique faire la loi dans nos interactions avec nos enfants, et dans ce cas, nous sommes un bien mauvais échafaudage. Il est probable que tous les parents ont un jour perdu leur sang-froid avec leurs enfants. Mais activer le système limbique de nos adolescents (le système inférieur et très sensible « combattre-fuir-se figer ») en nous rabattant sur notre propre système limbique (en nous mettant en colère, en hurlant et en les mettant sur la défensive) stoppe leur capacité à se laisser enseigner par nous. Ceci déclenche un cycle sans fin de stress transmis comme une patate chaude en un aller-retour du parent à l’adolescent.
Il est préférable de montrer à nos enfants avec efficacité, depuis leur plus jeune âge, comment procéder et cela se fait en prenant l’habitude d’activer notre cortex préfrontal. Les enfants ont besoin de nous voir, nous les adultes qui partageons leurs vies, mettre en pratique cette maîtrise de soi, prendre du recul pour bien réfléchir à notre réaction et promouvoir ensuite une communication ouverte en commençant par établir avec eux des liens émotionnels. Le lien affectif positif est la clé indispensable qui ouvre leur cerveau à se laisser enseigner par nous.
Reconnaître les bienfaits
Savoir que le cerveau de l’adolescent est encore « en travaux » ne soulage pas forcément l’anxiété des parents. Pourtant, pour tout ce qui peut être vu comme un désavantage, les chercheurs indiquent qu’il existe autant d’avantages bien supérieurs, et même des bienfaits, non seulement pour les adolescents, mais aussi pour les adultes qui partagent leurs vies. Les adolescents avec lesquels nous sommes en relation peuvent en fait nous aider à retrouver certaines caractéristiques que nous avons peut-être insensiblement abandonnées au fil du temps qui nous éloigne de plus en plus de notre propre adolescence.
De quels bienfaits s’agit-il ? Siegel les range dans quatre catégories générales et il procure aux adolescents et aux parents des suggestions pour en tirer un maximum de bénéfices.
1. L’intensité émotionnelle
Certaines cultures du monde moderne considèrent l’intensité émotionnelle comme un trait négatif, alors que d’autres reconnaissent que c’est une réalité productrice d’un regain d’enthousiasme pour une vie qui vaut la peine d’être vécue. S’il ne faut pas que des émotions intenses nous dominent, ces dernières sont un élément vital de la vie, de l’amour, de la résilience et de l’expérience humaine pleinement vécue. La peur de ressentir des émotions négatives peut nous freiner et ainsi nous empêcher de vivre pleinement même les émotions positives et satisfaisantes. Vivre aux côtés d’adolescents et partager des expériences émotionnelles profondes peut aider les adultes à regagner de l’enthousiasme et une appréciation pour les liens interpersonnels.
2. Le besoin de liens sociaux
Par contre, le besoin de liens sociaux peut pousser les adolescents dans des silos dominés par leurs camarades et les rendre vulnérables à une prise de risque accrue. Heureusement, ceci les motive aussi à élargir leur réseau de soutien. Les liens sociaux font partie des facteurs les plus importants de prédiction en termes de santé et de longévité, de bien-être mental et de satisfaction durable. Le besoin de liens avec des pairs est tellement fort pendant l’adolescence que le rejet de la part de camarades peut presque paralyser. Les adolescents ont besoin des relations avec les adultes pour mieux gérer les pièges sociaux qui risqueraient, s’ils sont livrés à eux-mêmes, de les pousser à se renfermer. « Si prendre ses distances par rapport aux adultes est universel, explique Siegel, ce qui […] pourrait bien être unique dans le monde moderne, c’est le nombre croissant d’adolescents qui réagissent à ces enjeux en excluant totalement les adultes de leurs vies. » Nous avons tendance à penser que l’objectif est d’aider nos enfants à réaliser leur indépendance par rapport aux adultes, pourtant, notre objectif à tous (qui n’est pas seulement celui des adolescents), c’est l’interdépendance saine, non pas l’indépendance. En tant qu’adultes, il est fort possible que nous ayons besoin de retrouver notre motivation pour des liens sociaux avec autrui. Il est facile de la perdre dans nos vies modernes bien remplies, pourtant c’est un bienfait qui, d’une certaine manière, est lié à l’ouverture à de nouvelles expériences.
« Pour l’adolescent comme pour l’adulte, promouvoir la communication est le principe de base pour bien gérer ces années. »
3. Le besoin de nouveauté
Ce qui convainc les adultes que les adolescents se croient invincibles c’est en fait le besoin qui les ouvre à de nouvelles expériences. Bien canalisé, ce besoin peut devenir un élément stabilisateur de ce qu’ils deviendront. L’ouverture à l’expérience fait partie des « Big Five », ces cinq traits de la personnalité (avec la conscienciosité, l’extraversion, l’agréabilité et le névrosisme) et elle nous permet de mener des vies passionnées, aventureuses et de trouver de nouveaux moyens créatifs de résoudre les problèmes. Ceci étant, le fait est que les adolescents ne se pensent pas invincibles. Comme Shatkin l’indique, la probabilité que quelque chose de négatif leur arrive telle que perçue par les adolescents est supérieure à ce qu’elle est en réalité. Lorsqu’on leur pose la question, ils surestiment souvent la probabilité selon laquelle leur comportement pourrait leur causer des ennuis. Pourquoi donc cette réputation pour la prise de risque ? Tant que toutes les connexions du cortex préfrontal ne sont pas établies, chacun des quatre besoins mentionnés ici entre en jeu avec plus d’intensité que ce qu’ils sont en mesure de gérer sans aide initiale. Encore une fois, voilà en quoi une interdépendance saine avec les adultes peut faire toute la différence.
4. L’exploration créatrice
L’exploration créatrice peut être un bienfait exceptionnel, saine répercussion des changements qui sont à l’œuvre dans le cerveau adolescent. De nouveaux liens permettent un raisonnement plus abstrait et les adolescents osent des démarches innovantes qui les mènent à remettre pratiquement tout en question. C’est ce besoin qui nous pousse à nous poser des questions sur le sens de la vie et notre place dans tout ça. Les psychologues parlent de conscience de son identité, dont l’essor est significatif pendant l’adolescence. Les adultes ont beaucoup à donner aux adolescents qui sont en quête de sens et de signification, et les adolescents en retour ont beaucoup à offrir aux adultes, puisqu’ils peuvent contribuer à réveiller notre expérience du sens de la vie et de l’admiration que nous avons pour elle, que nous avons parfois laissée s’affadir dans la banalité du quotidien.
Pour résumer
L’interdépendance saine, clé pour que les parents et les adolescents puissent bien gérer cette période, nécessite d’agir délibérément. Nous, adultes dont les connexions du cortex préfrontal sont, il faut l’espérer, pleinement établies et bien entraînées, devons consciemment repousser toute focalisation sur ce que nous pouvons considérer comme les désavantages des évolutions du cerveau qui sont à l’œuvre chez nos adolescents. Au contraire, nous devons consciemment orienter nos cœurs et nos esprits vers les bienfaits que nos adolescents sont en train de développer, bienfaits dont ils ne seront pas les seuls à profiter.