Par notre faute
L’humanité a négligé sa responsabilité de se comporter avec sagesse vis-à-vis de l’environnement. L’institut Worldwatch, parmi d’autres, met maintenant en garde contre un avenir menaçant, à moins que nous opérions quelques changements. Mais avons-nous mis en route une série d’événements qui sont incontrôlables ?
Est-ce possible que le battement des ailes d’un papillon à Tahiti produise une tornade au Kansas ? Peut-être pas, mais c’est une question posée, en plaisantant à moitié, par les scientifiques qui étudient les systèmes turbulents, complexes et chaotiques, comme la météorologie. Leur question que l’on appelle maintenant « l’effet papillon » est le résultat d’une prise de conscience que, dans les systèmes (simples ou complexes) qui gouvernent notre monde naturel, des variations apparemment insignifiantes en amont peuvent produire des différences extraordinairement radicales en aval.
Ce phénomène est connu sous le nom de « dépendance sensible à l’égard des conditions initiales ». C’est le signe de ce comportement que les scientifiques appellent « chaotique ». Plus qu’une activité académique, la théorie du chaos explique comment des facteurs multiples ont un impact sur le comportement de systèmes turbulents comme par exemple le débit d’une rivière, la direction que prend la fumée ou encore la propagation du feu. Cela peut aussi expliquer pourquoi nous nous trouvons au sein d’une crise toujours grandissante provoquée par l’homme.
Lorsque nous observons n’importe quelle chaîne d’événements, nous savons (ou supposons) qu’il y a eu une action initiale qui a mis ces événements en route. Nous pouvons aussi en déduire que pour chaque cause, il y aura un effet. Ce que les scientifiques sont en train de découvrir grâce à leur recherche sur les systèmes chaotiques, c’est que chaque cause initiale (même si elle apparaît insignifiante) peut avoir des effets multiples dont beaucoup sont imprévisibles au vu de l’action initiale. Cela a lieu parce que les effets ne sont pas seulement déterminés par l’action initiale qui les a produits. Ils sont aussi le résultat de la façon dont un élément particulier du système interfère avec un autre élément et comment les connections entre les différents systèmes agissent.
Le phénomène de systèmes chaotiques est déjà assez complexe sans l’activité humaine. Cependant, nous augmentons cette complexité lorsque nous agissons en influençant un système que nous ne connaissons pas bien. Il en est ainsi car notre ignorance nous empêche de nous rendre bien compte de l’impact de nos actes sur un système, ou sur les autres systèmes avec lequel il est lié. Et lorsque nous agissons en sachant que nos actes ne sont pas en harmonie avec un système ou certains de ses éléments, nous introduisons des forces destructives dans notre monde. Une autre façon de compliquer la nature consiste à mal interpréter les effets que nous observons basés sur les signaux que le système nous donne en retour.
Systèmes en crise
Dans son livre The Poverty of Power (La pauvreté du pouvoir) publié en 1976, l’éminent biologiste et écologiste Barry Commoner aborda le phénomène de « dépendance sensible à l’égard des conditions initiales » de trois des systèmes les plus importants dont nous dépendons quotidiennement, à savoir l’écosystème, le système de production et le système économique. Commoner écrivit sur ce qu’il appelle « une série de crises menaçantes et apparemment insolubles » auxquelles font face les États-Unis depuis une décennie : la survie écologique, une pénurie d’énergie et un déclin économique. Ces prévisions sont toujours d’actualité 25 ans plus tard.
Il poursuit en écrivant que ces crises « sont habituellement considérées comme des problèmes séparés qui doivent être résolus individuellement. [...] Mais chaque effort pour résoudre une crise semble être incompatible avec la solution aux autres problèmes. » Selon Commoner, la solution réside dans le fait de comprendre les interactions complexes entre ces trois systèmes de bases.
« Chaque effort pour résoudre une crise semble être incompatible avec la solution aux autres problèmes. »
L’écosystème, qu’il décrit comme « les grands cycles écologiques naturels et entrelacés qui constituent la peau de la planète, et les minéraux qu’elle renferme » est le système qui fournit les ressources qui maintiennent toute vie.
Le système de production est un réseau humain de processus agricoles et industriels qui convertissent les ressources naturelles en biens.
Le système économique est aussi un système humain. Il distribue les biens grâce au commerce, la formation de capital, le crédit, l’épargne, les investissements et les impôts.
Commoner explique que « étant donné ces dépendances (du système économique à l’égard de la richesse produite par le système de production, et du système de production à l’égard des ressources fournies par l’écosystème), le système économique devrait logiquement se conformer aux exigences du système de production, et le système de production aux exigences de l’écosystème. [...] Dans la réalité, les relations entre les trois systèmes sont inversées. [...] Par conséquent, nous faisons face non à une série de crises séparées, mais à un seul vice fondamental - un défaut bien enraciné dans l’organisation de la société moderne » (c’est nous qui mettons l’accent).
Ce vice a été en grande partie créé par notre faute. Ce faisant, nous avons été (et sommes toujours) insensibles aux dépendances naturelles du monde à l’égard de nos actes. Pire encore, nous sommes (et désirons rester ainsi dans la plupart des cas) indifférents aux problèmes créés par notre insensibilité. Dans certains cas, ce que l’on demande à la planète et l’indifférence vis-à-vis des dégâts causés s’apparente à de la criminalité. C’est peut-être la raison pour laquelle les crises qui furent en grande partie limitées aux États-Unis dans les années 60 et 70 sont aujourd’hui de nature mondiale et plus sérieuses que jamais.
De l’eau par-dessus le barrage
Voyons quelques exemples récents.
Un barrage construit sur le Danube entre la Roumanie et la Serbie, associé à l’augmentation de certains polluants, a créé une série d’événements qui ont produit une augmentation au sextuple de marées rouges toxiques dans la mer Noire quelques centaines de kilomètres plus loin.
Après la construction du barrage, un bateau largua le contenu d’un réservoir de lest dans la mer Noire, introduisant ainsi accidentellement une espèce de méduses qui ne vivait normalement pas dans cette région.
Du fait que la présence du barrage avait déjà modifié l’équilibre naturel de la mer Noire, il y eut une explosion démographique des méduses, déclenchant une autre série d’événements qui appauvrit l’oxygène de la mer Noire et laissa celle-ci dans un état de puanteur. De nombreux poissons originaires de la mer Noire moururent. Aujourd’hui on signale que les endroits habituels de pêche sont surexploités, qu’ils manquent de zooplancton et d’oxygène et qu’ils sont régulièrement pollués. On signale aussi que le lit d’herbes aquatiques qui était auparavant une source de vie est régulièrement arrosé de choléra.
Lorsqu’ils construisirent le barrage, l’objectif des ingénieurs n’était pas de pratiquement détruire la mer Noire, mais cela en fut néanmoins le résultat.
Lorsque la rivière chinoise Yang-Tsê Kiang déborda lors de fortes pluies d’été, on estime que cela causa la mort d’environ 4000 personnes et que cela toucha, à divers niveaux, 240 millions d’habitants. Ce fut le désastre le plus coûteux de l’année 1998. Des décennies de déforestation dans le bassin de la rivière avaient sérieusement diminué les dispositifs naturels de contrôle d’inondation de la rivière. Le World Resources Institute, de même que le Worldwatch Institute (un groupe de recherche indépendant, à but non lucratif, basé à Washington D.C.) rapportent que l’exploitation du bois et l’agriculture ont éliminé 85 pour cent de la forêt. La construction de barrages et de digues et la destruction de zones humides ont aussi contribué au désastre.
Des exemples isolés ?
Ces événements sont-ils des cas isolés, ou sont-ils des exemples de ce qui pourrait être une crise mondiale croissante ? Pour répondre à cette question, nous devons prendre en considération l’ampleur du problème actuel, notre responsabilité vis-à-vis de ce problème, et son impact sur ceux avec qui nous partageons cette planète. L’institut Worldwatch rapporte que , « pendant que la population humaine a explosé durant ce siècle, les populations de nombreuses autres espèces ont dégringolé, beaucoup jusqu’à l’extinction. En effet, nous vivons au milieu de la plus grande extinction de vie végétale et animale depuis les dinosaures. . . avec des pertes d’espèces 100 à 1000 fois plus rapides que le rythme naturel » (Lester R. Brown, Gary Gardner and Brian Halweil, Beyond Malthus: Sixteen Dimensions of the Population Problem, 1998, page 19). Donc, les nombreux écosystèmes et leurs espèces sont détruits avant même qu’ils puissent se régénérer, et avant que nous puissions les identifier et apprendre comment ils contribuent à l’écologie de la planète.
« Pendant que la population humaine a explosé durant ce siècle, les populations de nombreuses autres espèces ont dégringolé, beaucoup jusqu'à l'extinction. »
« Mais les humains ne sont pas que témoins de ce rare événement historique, nous en sommes en fait la cause » mentionne le rapport. « Les sources principales des pertes actuelles d’espèces (destruction de l’habitat, invasions d’espèces exotiques, pollution, chasse trop intensive) sont toutes dues à l’activité humaine. » Nous faisons aussi face à « un taux croissant d’invasions des écosystèmes par des plantes, animaux, insectes et microbes, et ce à un niveau mondial à cause de la mobilité accrue des hommes. [...] L’augmentation des voyages et du commerce expliquent de nombreuses invasions accidentelles par des plantes ou animaux exotiques, mais ces espèces sont aussi délibérément introduites dans des fermes, forêts et systèmes d’aquaculture » (page 20).
L’institut Worldwatch note aussi « une augmentation par cinq de la pêche dans l’océan » et que « les biologistes marins croient maintenant qu’il se peut que nous ayons ‘atteint la limite’ de la pêche au large et que les océans ne puissent plus supporter une pêche aussi intensive que celle d’aujourd’hui » (pages 10 et 11).
La condition des lieux à eau douce est peut-être pire encore. « En tant que capital biologique, les systèmes d’eau douce sont de manière disproportionnée à la fois riches et en danger. 12 % de toutes les espèces d’animaux (y compris 41 % de toutes les espèces reconnues de poissons) évoluent dans le 1 % de la surface de la terre qui est constituée d’eau douce. [...] Au moins 20 % des espèces évoluant dans l’eau douce ont disparu, ayant été menacées ces dernières années. [...] Le problème est l’importance de l’agression humaine actuelle sur les systèmes d’eau douce » (Janet N. Abramovitz, Imperiled Waters, Impoverished Future: The Decline of Freshwater Ecosystems, Worldwatch, 1996, pp. 7-8).
Le prix de l’urbanisation
Au cours des cinquante dernières années, la demande humaine en énergie a augmenté deux fois plus rapidement que la population. La dépendance de combustibles comme le charbon, le pétrole et le gaz naturel pour la production d’énergie est certainement la cause de changements qui perturbent les tendances climatiques de la terre. Dans les cinquante années à venir, la consommation d’énergie devrait augmenter de 336%, dû aux demandes des pays en voie de développement. On peut donc raisonnablement s’attendre à des conditions météorologiques plus extrêmes (sécheresses, inondations, ouragans, tornades, vagues de chaleur). Les effets possibles de ce déséquilibre sont les pertes d’espèces, la destruction d’écosystèmes existants, la perturbation de la production alimentaire ainsi que la propagation de maladies (autrefois limitées géographiquement) vers de nouvelles zones.
Nous sommes de plus en plus témoins de migrations de la population rurale vers la ville. En 1996, 2,6 milliards de personnes habitaient dans les villes. L’institut Worldwatch, à partir des projections faites par les Nations Unies pour 2030, estime qu’il y en aura 6,5 milliards vers 2050. « Alors que la société s’urbanise, l’utilisation de ressources de base (comme l’énergie et l’eau) augmente » (Beyond Malthus, page 44).
La demande grandissante sur les ressources de la planète n’est pas la seule conséquence de l’urbanisation. L’enlèvement et le traitement des ordures ménagères et des déchets industriels s’ajoutent encore au dysfonctionnement de notre rapport avec notre foyer. Un autre phénomène propre à l’urbanisation est la formation de bidonvilles, qui augmenteront certainement si l’exode rural continue à dépasser l’aptitude des villes à pourvoir aux services de base. Avec ces bidonvilles apparaissent le surpeuplement, la pollution, les maladies et la criminalité.
« La nature même de la famine a changé. Alors qu’elle était dans le passé délimitée géographiquement dans des zones de mauvaises récoltes, la famine aujourd’hui est définie de façon économique par de faibles revenus ... »
À l’échelle mondiale, nous faisons face à une réduction de la surface de terres cultivables ainsi qu’à une baisse du rendement des terres cultivées - alors que la population ne cesse de croître, essentiellement dans les pays en voie de développement. Ces nations connaissent une expansion économique sans développer une production alimentaire suffisante ; et l’on prévoit que ces deux tendances vont encore s’accentuer. Pourquoi est-ce un problème ? En devenant plus riches, les gens consomment une plus grande proportion de nourriture disponible. La conséquence indéniable est la famine, mais pas une famine habituellement causée par la pénurie. Comme l’institut Worldwatch le souligne, « la nature même de la famine a changé. Alors qu’elle était dans le passé délimitée géographiquement dans des zones de mauvaises récoltes, la famine aujourd’hui est définie de façon économique par de faibles revenus dans les catégories sociales où il manque le pouvoir d’achat qui permettrait d’acheter assez de nourriture. La famine concentrée parmi les pauvres est moins apparente que la famine traditionnelle, mais elle est tout aussi réelle » (Beyond Malthus, page 6).
Maudite soit la maladie
En 1967, le ministre de la Santé américain William H. Stewart, ainsi que des officiels de la Santé d’autres pays, affirmèrent qu’ils allaient mettre un terme aux maladies infectieuses. Pourtant, celles-ci sont, d’après les rapports, toujours la première cause de décès dans le monde. Les raisons sont complexes mais varient entre une compréhension insuffisante (de la part des experts de la santé) des cycles de vie des microbes et des mécanismes d’infection, et l’écologie de la maladie. Une recherche publiée par l’université d’Harvard suggère que, dû à notre manque de connaissance, nous avons non seulement échoué à éradiquer de telles maladies, mais il est possible que nous en ayons assuré la survie.
Comme causes contribuant à la contamination des humains (ou à la propagation de celle-ci ), l’institut Worldwatch cite l’interférence de l’homme dans les écosystèmes naturels, les voyages intercontinentaux, les perturbations d’ordre social et l’augmentation de la pauvreté, le changement de climat dû à l’activité humaine, et aussi l’abus d’antibiotiques. Actuellement, les scientifiques étudient des maladies infectieuses qui, bien qu’elles soient normalement trouvées chez les animaux, sont à présent trouvées chez l’homme. On s’attend à ce que ce genre d’infections, appelée pollution pathogène, augmente si les animaux sauvages continuent à être déplacés de leur habitat normal et qu’ils se retrouvent au contact de l’homme.
Ajoutons à cela le fait que la population mondiale a plus que doublé dans les cinquante dernières années. « Cette explosion démographique sans précédent, alliée à une consommation individuelle grandissante, a augmenté notre demande sur la planète et ce au-delà de ses limites naturelles » (Beyond Malthus, page 5). De même, l’expansion dans l’économie mondiale, de 5 trillions de dollars en 1950 à 29 trillions de dollars en 1997, devient trop importante pour l’écosystème planétaire. En dépit d’une croissance économique sans précédent, la Banque Mondiale estime que 1,3 milliards de personnes doivent essayer de survivre avec un dollar ou moins par jour.
Enfin, il y a le fléau, hélas bien connu, de la guerre. Au cours du siècle dernier, les relations nationales et internationales ont été particulièrement sujettes à l’agitation et à l’imprévisibilité. C’est pourquoi l’histoire a enregistré les guerres les plus horribles qui n’aient jamais eu lieu. Ce qui est légué par les guerres est bien documenté : destruction ou pollution de ressources naturelles importantes, déplacements de populations, famine et maladie. La guerre et la menace de la guerre, avec toutes leurs conséquences, mettent toujours en péril cette planète.
Attaques cardiaques ou douleurs d’enfantement ?
Nous endommageons la terre et nuisons aux personnes avec qui nous la partageons. Et nous nous détruisons nous-mêmes. Nous avons manifestement des problèmes, problèmes que nous nous sommes créés. Nous devrions évaluer si nous déclenchons le « chaos » dans la nature, et si oui, si nous pouvons le stopper.
Ed Ayres, du magazine World Watch, a écrit dans son article intitulé Why Are We Not Astonished? (Pourquoi ne sommes-nous pas étonnés ?) que « nous sommes dans une ‘mégacrise’ qui est de notre propre faute [...] et nous avons maintenant une chance d’y échapper avant qu’elle nous détruise ; mais cette [...] chance ne durera pas longtemps. Cette possibilité éventuelle s’amenuise rapidement » (mai-juin 1999, page 25). Selon M. Ayres, la ‘mégacrise’ à laquelle nous faisons face est « quelque chose de tellement extérieur à notre conscience collective que nous ne la voyons pas vraiment, même lorsqu’elle est franchement évidente... Les scientifiques travaillant dans le domaine de l’environnement ont catégoriquement montré - et ce à deux doigts de le crier haut et fort - que nous sommes en danger. Ils attirent notre attention sur ce que l’on peut appeler quatre « mégaphénomènes » mondiaux : le taux croissant de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, le taux croissant d’extinctions, l’augmentation de la consommation des ressources, et l’augmentation de la population. Et ces quatre phénomènes, après des centaines de siècles de relative stabilité, se sont soudainement envolés. Sous forme de graphiques, ils ressemblent à une attaque cardiaque.
Qui parmi nous a l’expérience nécessaire pour résoudre ceci ?
Il y a environ deux mille ans, un autre individu a clairement dit que l’humanité, si elle n’était pas stoppée, se réduirait elle-même (et toute vie) à néant - justement le genre de problème que les scientifiques voient pointer à l’horizon. Il savait aussi dans quelles circonstances se terminerait le règne humain sur la terre. Il n’a pas décrit ces pics (que les scientifiques tracent sur des graphiques) comme des attaques cardiaques mais comme les contractions d’un accouchement. C’est parce que ces « mégaphénomènes » qui menacent à présent toute forme de vie se sont développés depuis un certain temps. Ils ont augmenté, comme les douleurs d’un accouchement, en fréquence et intensité à travers les siècles. Et ils continueront ainsi à moins que nous changions tous notre façon de vivre.
L’homme ayant cette vision était Jésus-Christ. Son enseignement au sujet de la fin de ce règne humain sur la terre, son retour sur cette terre, se trouve dans les Évangiles. Notez ce que Jésus dit au sujet de notre monde dans Matthieu 24:4-8 : « Jésus leur répondit : Prenez garde que personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom, disant : ‘C’est moi qui suis le Christ’. Et ils séduiront beaucoup de gens. Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres : gardez-vous d’être troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin. Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume, et il y aura, en divers lieux, des famines et des tremblements de terre. Tout cela ne sera que le commencement des douleurs ». Jésus prédisait que des personnes s’élèveraient en prétendant être le messie (Christos, en grec, ce qui signifie « messie » ou littéralement « l’oint »).
Jésus poursuivit en disant qu’il y a aura une grande tribulation telle qu’il n’y en a jamais eu et qu’il n’y en aura jamais plus. Il affirma aussi qu’à moins que ces jours ne soient abrégés, personne ne serait sauvé (Matthieu 24:21-22).
Ce qui fait des conditions que Jésus a décrites (et qui, il faut bien en convenir, ont toujours fait partie de l’expérience humaine) les précurseurs de la fin d’une époque, c’est leur nature mondiale, leur fréquence et leur intensité. Même avec l’état dans lequel se trouve notre monde aujourd’hui, Jésus a dit que nous ne sommes qu’aux premières étapes d’un processus qui mettra fin au règne humain sur la terre. Nous ne sommes pas encore à la fin de ce processus.
Le complexe du Messie
Afin de mieux comprendre la voie dans laquelle nous sommes, revenons au livre de l’Apocalypse, au chapitre 6. Les événement qui y sont décrits correspondent aux événements décrits par Jésus dans Matthieu 24. Ils décrivent l’état du monde au point culminant où la domination de l’humanité sur le monde touche à sa fin.
Lorsque Jésus affirma que nombreux seraient ceux qui apparaîtraient en disant qu’ils sont « l’oint », il voulait dire que beaucoup viendraient en prétendant avoir le même genre d’autorité qu’il a - déclarant qu’ils représentent la solution aux problèmes de l’humanité. Quoique certains aient déclaré être le Messie (Haile Selassie et Sun Myung Moon par exemple), tous les prétendus messies n’ont pas affirmé avoir été ordonnés par Dieu. À travers les siècles, de nombreux leaders sont apparus sur la scène mondiale en offrant de résoudre les problèmes humains et les problèmes de société. Jésus nous a avertis de ne pas nous laisser séduire. Aujourd’hui, les aspirations ethniques, l’autodétermination et la démocratisation caractérisent de plus en plus la scène politique internationale. Les leaders sont de plus en plus souvent choisis par le peuple qu’ils gouvernent. À plusieurs titres, ceux qui déclarent être nommés pour résoudre les problèmes de l’humanité sont les célèbres « messies » d’aujourd’hui.
Mais y-a-t-il une personne ou un groupe de personnes qui puisse accomplir ceci ?
Dans Apocalypse 6 : 1-8 se trouve la célèbre description des quatre cavaliers représentant les faux messies, la guerre, la famine et la maladie. Ces principaux fléaux ont existé depuis l’époque du Christ au premier siècle, mais l’apôtre Jean prédit qu’ils termineraient par une époque de problèmes mondiaux sans précédent au « temps de la fin ».
Apocalypse 13 décrit un système de gouvernement qui apparaît afin de dominer le monde. Le leadership d’aujourd’hui pense sans l’ombre d’un doute qu’il peut résoudre les problèmes de l’humanité. Il viendra un temps où apparaîtra un seul leader dirigeant un conglomérat de nations qui auront volontairement concédé certains aspects de leur souveraineté. Bien sûr, cela ne signifie pas nécessairement que son arrivée au pouvoir représente la fin de la souveraineté nationale dans les nations qu’il dirige. Nous pouvons déjà voir ce genre de développement avec la mondialisation qui avance et prône le partage de la souveraineté et une coopération internationale accrue. Cependant, dans le scénario qui apparaît dans l’Apocalypse, ces développements mènent à une guerre sans précédent et à des problèmes à l’échelle mondiale.
Jésus dit qu’il y aurait des guerres et des bruits de guerre, et il fut spécifique sur leur nature. Le mot traduit par « nation « dans Matthieu 24:7 est ethnos dans le texte original grec. Lorsque Jésus affirmait qu’une « nation s’élèvera contre une nation », il décrivait des conflits ethniques à la fois nationaux et internationaux.
L’importance de l’ethnicité a été renforcée par des idéaux d’autodétermination nationale et la fin de la guerre froide. Lorsque Jésus annonça que des royaumes ou des empires continueraient à se faire la guerre, il nous rappela que la guerre mondiale est toujours une vraie menace. Ceci est confirmé par le deuxième cavalier d’Apocalypse 6:3-4 qui représente la guerre. Il nous est dit que ceux qui font la guerre portent une grande épée. Cela ne peut que signifier que nombreux seront ceux qui continueront à souffrir et mourir de la guerre.
Se pourrait-il que le vice fondamental de la société moderne, mis en évidence par M. Commoner, ainsi que les pénuries qui en sont le résultat, soient la cause de ce genre de perturbation sociale ?
Avec la guerre, et en partie à cause d’elle, s’ensuit la famine. Mais le genre de famine décrite dans Apocalypse 6:5-6 est plus une famine due à la pauvreté qu’une famine due à la pénurie. Veuillez noter ce que le passage dit : « Je regardai, et voici, parut un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance dans sa main. Et j’entendis [...] une voix qui disait : Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d’orge pour un denier ; mais ne fais point de mal à l’huile et au vin ».
Une mesure de blé est la quantité suffisante pour un homme d’appétit moyen pendant une journée. Un denier était le salaire d’une journée. Ce qui est décrit ici est une famine qui résulte de la pauvreté. Comme nous l’avons déjà cité, vingt pour cent de la population mondiale vit avec moins d’un dollar américain par jour. Ces personnes ne peuvent se permettre d’acheter plus que le strict minimum en nourriture. Des produits de luxe, symbolisés par l’huile et le vin, ne sont pas à leur portée, bien qu’ils soient disponibles en quantité suffisante pour ceux qui peuvent se les permettre. Cet écart entre les riches et les pauvres va continuer de grandir à moins que nous agissions pour y remédier.
Le quatrième cavalier représente la mort (le texte grec implique la mort par maladie). La mort est un fait de la vie. Cependant, comme nous l’avons constaté, notre agression sur la vie va au-delà des cycles naturels, et c’est ce que le quatrième cavalier décrit. Apocalypse 6:8 nous dit que les effets de la guerre, de la famine, de la maladie et des bêtes sauvages entraînera la mort d’un quart de l’humanité. Que ce soit un événement catastrophique à venir où quelque chose qui a déjà commencé et qui continuera dans le temps, ces phénomènes montrent bien ce que nous faisons subir à la planète et maintenant à nous-mêmes. Il n’est pas exagéré de dire que, à cet égard, le futur est entre nos mains.
Qui sème le vent récolte la tempête
Jésus considéra ce siècle comme un siècle implacable dans lequel l’homme permettrait la destruction de la vie plutôt que d’essayer de la sauvegarder (Matthieu 24:22). Lorsqu’il sera devenu évident qu’aucun leader humain n’est capable d’éviter que le chaos devienne irrévocablement destructeur, Jésus interviendra et l’humanité sera inculpée pour avoir maltraité la planète.
Concernant cette même époque, le prophète Ésaïe décrivit la façon dont le Créateur juge le traitement de la planète par l’humanité, soin qu’il délégua à cette dernière à l’époque d’Adam. « Le pays est dévasté, livré au pillage [...]. Le pays est triste, épuisé ; les habitants sont abattus, languissants ; les chefs des peuples sont sans force. Le pays était profané par ses habitants, car ils transgressaient les lois, violaient les ordonnances, ils rompaient l’alliance éternelle. C’est pourquoi la malédiction dévore le pays, et ses habitants portent la peine de leurs crimes » (Ésaïe 24:3-6). Ceux qui se sont considérés comme des messies, ainsi que ceux qui les ont crus, chercheront premièrement un refuge devant les problèmes qui surgiront, et plus tard ils rechercheront la mort (Apocalypse 6:12-17).
Nous pensions que nous connaissions, et nous apprenons trop lentement que ce n’était pas le cas. Même jusqu’à ce jour, nous avons supposé que nous n’avons pas été créés mais que nous avons évolué. Donc il n’est jamais venu à l’idée de la plupart d’entre nous de nous rabaisser assez pour simplement demander à celui qui possède la planète comment tout cela fonctionne. Comment sommes-nous sensés prendre soin de ce qui nous a été confié afin que la vie puisse perdurer ? Comment sommes-nous supposés vivre ? Nous sommes-nous soucié - nous soucions-nous - trop de nous-mêmes et pas assez de ce dont nous dépendons ?
Nous avons, comme le prophète Osée dit d’Israël (Osée 8:7), semé le vent. Ce que nous récolterons, à moins que nous fassions des changements drastiques dès maintenant, ce sera la tempête - une tempête qui, selon les dires des experts, ira bien au-delà de ce que nous avons déjà vécu.
Le fait est que personne d’entre nous ne sait vraiment si les battements des ailes d’un papillon à Tahiti peut en fait créer une tornade au Kansas. Ce que nous réalisons petit à petit est que nous ne pouvons pas anticiper tout ce qui est nécessaire pour éviter une catastrophe. Nous ne pouvons pas nous sauver de quelque chose que nous ne comprenons pas.
Pourtant, ce qui semble inévitable n’a pas besoin d’arriver, si nous sommes déterminés à changer. Mais il sera nécessaire d’appeler quelqu’un à l’aide ; et qui sera mieux à même de nous aider que notre Créateur ?