Qui pensez-vous être ?
Si votre estime de vous dépend de votre apparence (ou de ce que vous croyez savoir sur votre apparence), il pourra vous être utile de comprendre ce qui se trame réellement dans votre tête.
Vous sentez-vous contraint d’être parfait ? De correspondre aux normes de la société qui vous entoure ? De faire de l’exercice et de suivre des régimes pour vous approcher de la perfection obtenue à coups d’aérographe que l’industrie de la mode, du cinéma, du fitness et du divertissement présente comme idéal ?
Pour la plupart d’entre nous, la quête de la perfection physique est irréaliste et inenvisageable et, dans certains cas, mène à la catastrophe. Pourtant, ce penchant persiste et il affecte aujourd’hui hélas davantage de jeunes que par le passé. Une analyse britannique effectuée en 2016 montre par exemple que seulement 61 % des jeunes filles de 7 à 21 ans sont satisfaites de leur apparence, soit une baisse de 12 points par rapport à cinq années auparavant.
Gordon Flett et Paul Hewitt, deux psychologues canadiens, ont avec l’aide de plusieurs collègues étudié ce qu’ils nomment « l’autoprésentation perfectionniste ». Leurs recherches, effectuées sur plusieurs années, ont indiqué que lorsqu’on cherche à donner une image parfaite au monde extérieur, qu’on essaye de dissimuler ses imperfections et qu’on craint d’avouer l’existence même de la moindre imperfection, un lien indéniable avec la dépression existe. Selon eux, ceci semble être particulièrement fréquent chez les jeunes, pour qui les réseaux sociaux sont non seulement des plateformes sur lesquelles ils se présentent, mais également la source de pressions pour être perçus comme parfaits et menant une vie idéale. Ceci étant, personne n’est à l’abri de ce phénomène.
Le journaliste et romancier Will Storr aborde ce sujet dans son livre Selfie, écrit en 2017. Le titre pourrait donner à penser qu’il s’agit d’une condamnation humoristique de la culture du selfie et du narcissisme de la génération Y pour qui « il n’y a qu’Instagram qui compte », même si comme tout stéréotype générationnel, celui-ci est tout aussi inexact qu’il est inutile. Le sous-titre du livre, How We Became So Self-Obsessed and What It’s Doing to Us (comment nous en sommes arrivés à autant d’égocentrisme et quelles en sont les conséquences pour nous), suggère que Storr creuse bien davantage le sujet.
Comme il le mentionne dès le début, pour beaucoup de ceux qui se préoccupent de la perfection de leur apparence, l’image qu’ils ont de leur corps est critique. Nous avons tendance à penser que les problèmes relatifs à la perception du corps affectent principalement les femmes. Pourtant, ceci évolue selon Storr. Il cite une étude américaine datant de 2008 sur les adultes souffrant de la « conversion d’un trouble psychique en trouble somatique », une focalisation intense sur la perception du corps et sur les défauts de son apparence tels qu’on les perçoit, qui affecterait les hommes et les femmes à des degrés pratiquement égaux. L’étude indique par ailleurs que cette maladie serait plus courante que la schizophrénie et que le trouble bipolaire. Pour les hommes en particulier, l’usage des stéroïdes a été associé à la dysmorphie musculaire, diagnostic désormais inclus dans le DSM (Manuel diagnostique et statistique) de l’American Psychiatric Association, association américaine des psychiatres. La Grande Bretagne et d’autres pays sont également affectés, les traitements pour troubles de l’alimentation et les chiffres des abonnements aux salles de sport étant tous deux en augmentation.
L’intense pression pour être perçue comme parfaite mène certains à des tentatives d’autodestruction et peut même susciter des pensées suicidaires. Une méta-analyse effectuée en 2017 a établi un lien significatif entre le perfectionnisme et le suicide. Lorsqu’on a le sentiment de ne jamais être « à la hauteur », à quoi bon s’évertuer ?
Si cela ne va pas forcément aussi loin pour la plupart d’entre nous, nous ne sommes probablement pas totalement préservés des pressions perfectionnistes. Est-ce que nous retouchons notre vie, avant de l’afficher, ne rendant visibles que les aspects les plus présentables, les photos où nous paraissons à notre avantage, les lieux où nous nous amusons le plus, sirotons le plus beau des cafés, plantons la plus attractive des plantes succulentes, évoluons sur les montagnes russes les plus incroyables, visitons le musée improvisé le plus digne d’Instagram ? « Ça doit être super d’être lui. »
Une autre étude de 2017 confirme l’ampleur grandissante du problème. Ayant passé en revue les réponses à un sondage effectué sur une période de 28 ans et sur plus de 41 000 étudiants d’universités américaines, britanniques et canadiennes, les psychologues ont constaté que le perfectionnisme socialement prescrit avait augmenté de 32 %. Ceci est particulièrement préoccupant car il s’agit précisément d’une des formes de perfectionnisme qui est liée à la dépression et au suicide.
Le soi est une narration
Qu’est-ce donc que cette chose qu’on appelle le soi ? Qu’est-ce qui fait que vous êtes vous ?
Plutôt que d’employer une définition scientifique ou matérialiste au sens strict, Storr opte pour la simplicité : le soi, c’est le « mécanisme alliant volontés, croyances et caractéristiques personnelles pour constituer ce que nous sommes... Chaque soi est différent... Nous éprouvons sa puissance : c’est le soi qui nous incite à nous soucier du statut, de l’attraction, de la réussite, de la moralité, de la sanction et de la perfection. Nous pressentons que c’est bien « nous » et pas un autre qui entre en conflit, qui aime, qui rêve, et en même temps, le fait que tous les êtres humains suivent les mêmes modes de comportement trahit l’existence de lois et de fonctions à l’œuvre. »
Qui pensez-vous être ? Cette question peut nous permettre d’aller à l’essentiel plus rapidement qu’il n’y paraît sans doute de prime abord. Ce que nous pensons être, c’est en grande partie ce que nous nous disons sur nous-mêmes, l’histoire que nous nous racontons.
« Il nous faut prendre en compte (...) un élément important et troublant sur le soi humain, à savoir qu’il est fait pour nous raconter une histoire sur qui nous sommes et que cette histoire est un mensonge.
Dans sa réflexion sur ce que cela veut dire que d’être un être humain conscient, Storr considère qu’il y a quatre volets à l’expérience : « Tout commence par l’expérience par les sens : ce qu’on voit, ce qu’on entend, ce qu’on sent, ce qu’on goûte et les sensations physiques éprouvées par la peau. Ensuite, il y a une sensation de transport hallucinatoire : l’esprit peut convoquer des images du passé, du futur et de l’imaginaire. Troisièmement, il y a l’expérience émotionnelle, les remous constants de cet océan de peur, d’excitation, d’amour, de désir, de haine et autres qui se contorsionnent et enflent en sourdine, tout le jour. Enfin, il y a le monologue interne, les bavardages incessants qui racontent tout, qui interprètent tout ce qui vous arrive, qui débattent avec vous, élaborant des théories et qui ne se taisent jamais. »
Storr note que « si le soi est une narration, il faut être prêt à rencontrer son auteur insaisissable, [cette petite voix intérieure que l’on nomme] l’interprète, à l’hémisphère gauche dominant. »
Le neuroscientifique Michael Gazzaniga a effectué dans les années 1960 des recherches sur des patients épileptiques qui avaient subi une opération chirurgicale, opération qui consistait à séparer les deux hémisphères cérébraux afin d’éviter que les crises d’épilepsie ne se diffusent dans tout le cerveau. Même si cette opération ne permettait pas d’éliminer totalement les crises, celles-ci devenaient généralement moins fréquentes et moins graves et les patients pouvaient ensuite à bien des égards mener une vie tout à fait normale.
Ce qui intéressait Gazzaniga dans cette opération chirurgicale révolutionnaire, c’était qu’elle avait mis en lumière un étrange phénomène de notre circuit mental, soulignant des divergences majeures entre les deux moitiés du cerveau et leur traitement de l’information. Parce que le lien physique entre la gauche et la droite (un ruban de fibres nerveuses appelé le corps calleux) ayant été sectionné, le transfert de l’information d’une moitié à l’autre, qui permet de trouver rapidement et globalement un sens à ces informations, était devenu impossible.
En se servant du mode de communication des yeux avec le cerveau, qui est basé sur les champs visuels de gauche et de droite, les chercheurs ont pu faire apparaître et disparaître des objets qu’un seul côté du cerveau du patient voyait. Par exemple, ils montraient à l’hémisphère gauche une patte de poulet et à l’hémisphère droit un paysage enneigé. Ils demandaient ensuite au patient de choisir une image correspondante parmi plusieurs, placées devant lui. Sa main gauche (hémisphère droit) indiquait la pelle à neige, ce qui correspondait au paysage enneigé, et sa main droite (hémisphère gauche) la photo d’une poule, seule image qu’il était conscient d’avoir vue. S’il était évident que la patte de poulet et l’image de la poule allaient ensemble, le patient avait besoin de verbaliser la raison pour laquelle la pelle à neige était appropriée. Voici ce qu’il déclara : « Il faut une pelle pour nettoyer le poulailler. » Selon Gazzaniga, « la réaction immédiate de l’hémisphère gauche [lieu où se situe le langage] lorsqu’il observe la réaction de la main gauche sans savoir pourquoi elle a choisi cette photo, est de la mettre dans un contexte qui permette de l’expliquer. »
Les résultats de ces expériences ont donné aux chercheurs de nouvelles perspectives surprenantes sur le fonctionnement du cerveau. Storr met cependant en lumière une réalité troublante : « La vérité est dérangeante : nous avons tous des interprètes qui nous racontent notre vie, et qui tous, ne font que deviner. Nous inventons tous, constamment, écrit-il. Nous nous mouvons dans le monde, nous agissons, sentons, parlons, motivés par une multitude de raisons inconscientes, alors même qu’une partie spécifique de notre cerveau s’efforce constamment de créer un récit sensé sur ce que nous faisons et pourquoi. »
« Lorsque nous entreprenons d’expliquer nos actes, écrit Gazzaniga, les explications sont données a posteriori et elles partent d’observations a posteriori, sans accès au traitement non conscient. »
« Ce VOUS dont vous êtes si fier est une histoire échafaudée par votre module d’interprétation pour rendre compte du plus grand nombre possible de vos agissements qu’il arrive à intégrer, le reste étant réfuté ou rationnalisé. »
La réalité, conclut-il, c’est qu’ « écouter les gens expliquer leurs actes est intéressant... mais se résume souvent à une perte de temps. »
Il est naturel de vouloir penser que nous maîtrisons globalement nos pensées et nos sentiments, que nos réactions sont justifiées, que nos perspectives et préférences sont logiques et défendables... normales. Pourtant il s’avère que lorsque nous nous racontons l’histoire correspondant aux raisons de nos actes, nous inventons, nous nous imaginons quels ont pu en être les motifs. Se pourrait-il que notre interprète ait mal deviné ? Et si oui, pourquoi ?
Les recherches de Gazzaniga nous suggèrent qu’il existe un élément de notre inconscient qui cherche à donner un sens au monde. Mais nous souhaitons que ce sens soit donné de manière telle que nous ayons l’air bon, logique, pertinent. Par conséquent, nous rationalisons notre comportement : nous ne sommes pas des gens mauvais, nous avions donc forcément une bonne raison pour agir ainsi, penser ainsi. Nous sommes particulièrement indulgents envers nous-mêmes. Bien identifier ses propres préjugés peut être difficile, et les dépasser plus encore.
« Étant donné la manière dont fonctionne notre cerveau, explique Storr, notre appréhension du ‘moi’ se fait naturellement en mode narratif. Nous avons un peu le sentiment d’être le protagoniste du scénario en cours d’évolution qu’est notre vie, un scénario bien en règle, avec ses alliés, ses anti-héros, ses soudains revers de fortune et la quête difficile du bonheur et de la récompense. Notre cerveau tribal attribue des auréoles à nos amis et plante des cornes sur la tête de nos ennemis. »
Notre narrateur intérieur se révèle d’autant plus inventif lorsque nous sommes confrontés aux histoires des autres, au « moi parfait » qu’ils projettent eux sur les réseaux sociaux et dans le cadre d’autres interactions. Le doute sur nous-mêmes que leurs histoires provoquent parfois en nous peut être très décourageant et il nous incite à rationaliser d’autant plus et ainsi à améliorer notre histoire.
« Le cœur est tortueux par-dessus tout », écrivait l’ancien prophète hébreux Jérémie. Nous avons une capacité innée à l’auto-supercherie, au mensonge, et nous ne le percevons pas spontanément.
Quelle est l’histoire que vous vous racontez ? Est-elle honnête ? Qui pensez-vous être ?
Le soi est la culture
Le concept du soi est en grande partie psychologique et se situe dans le cerveau. Mais il y a plus.
Comme le disait le sociologue John Hewitt à Storr : « le cerveau que nous avons et la psychologie de ce cerveau sont importants, mais il reste beaucoup de choses que nous aimerions comprendre et qui demeurent inexplicables, excepté par la culture et la société. » Ceci a poussé Storr à se poser la question suivante : « dans quelle mesure, donc, sommes-nous la culture dans laquelle nous sommes nés ? » Hewitt suggère que la culture constituerait jusqu’à 90 % de ce que nous sommes et de qui nous sommes.
Surprenante idée. Serions-nous réellement différents à 90 % si nous avions grandi dans une culture différente ?
Pour avoir accès aux raisons de ce qui semble être une réalité, il nous faut mieux comprendre l’évolution du cerveau. À la naissance, notre cerveau fait une certaine taille, puis il grossit rapidement, devenant de plus en plus lourd et interconnecté.
« L’intégration par le soi de la culture peut être observée, de manière stupéfiante, dans le cerveau du tout petit. »
« Dès l’âge de deux ans, écrit Storr, l’être humain aura généré plus de cent mille milliards de synapses, soit deux fois plus qu’un adulte. Cette fonctionnalité supplémentaire du cerveau est tellement impressionnante que les jeunes disposent même de fonctionnalités cognitives qui n’existent pas chez nous. » C’est une des raisons pour lesquelles apprendre une autre langue est tellement plus facile lorsqu’on est jeune. « Il semblerait que c’est un des procédés utilisés par le cerveau pour se construire conformément à son environnement, explique Storr. »
Pourtant, « à la fin de ce processus, il reste beaucoup plus de neurones et de synapses que nécessaire et souhaitable du point de vue du fonctionnement, expliquent les psychologues Edalmarys Santos et Chad Noggle dans Encyclopedia of Child Behavior and Development. « L’élagage synaptique est le processus par lequel ces synapses supplémentaires sont éliminés, ce qui par conséquent accroîtra l’efficacité du réseau neuronal. La totalité du processus se poursuit jusqu’à environ 10 ans, âge auquel pratiquement 50 % des synapses qui étaient présents à l’âge de deux ans auront été éliminés. »
Ce qui disparaît est probablement tout aussi significatif que ce qui reste en ce qui concerne la manière dont notre culture nous définit. « À la naissance, écrit Storr, (...) notre cerveau est prêt pour le monde, ou tout du moins un monde. Il se précipite à sa rencontre, l’appréhende, puis il élague, il se spécialise de manière plus ciblée par rapport à la culture spécifique dans laquelle il se trouve. »
Pour mieux comprendre comment ceci se fait, nous pouvons, en regardant d’autres cultures, observer les différences entre les peuples et leurs idées sur la beauté, ce qu’ils estiment. Le mannequin-type en couverture d’un magazine de fitness en Occident, par exemple, doit beaucoup aux évolutions relativement récentes de la culture populaire occidentale qui, depuis les années 1960, a décrété qu’il fallait être mince. Historiquement, de nombreuses cultures associaient un certain embonpoint à un statut social supérieur, à la beauté et à l’éligibilité au mariage. Dans certaines régions du monde, c’est encore le cas, même si quelle que soit la culture, les normes de la perfection physique peuvent évoluer avec le temps.
Toute personne qui a du mal avec son poids ou son apparence comprendra la difficulté qu’exprime Storr lui-même : « Lorsque j’éprouve une émotion de révulsion parce que mon abdomen est loin d’avoir la forme ‘idéale’, c’est ma culture qui parle, résume-t-il. Je l’ai absorbée, elle est en moi. De manière significative, elle me contrôle, comme un parasite, me réprimandant lorsque je m’écarte trop de ses modèles. »
La conception de la beauté et de la perfection physique que nous avons assimilée n’est qu’un exemple de la manière dont la culture nous façonne. Pensez à l’influence de notre famille dont nous pouvons accepter ou rejeter le système de valeurs ou de croyance. Nos amis, nos connaissances et nos collègues sont un milieu unique dans lequel nous évoluons, conformément aux attentes sociales. Les idées que nous avons sur les classes, le genre et la race, nous les tenons de l’extérieur, de nos interactions avec d’autres, ainsi que des produits de la culture : livres, films, musique, réseaux sociaux, etc. « Nous assimilons ces règles, écrit Storr, puis nous y adhérons peu à peu, comme si c’était des lois régissant l’univers. »
Dans quelle mesure avons-nous tous intégré les idées et les valeurs de nos cultures respectives, les pensant « normales », sans les remettre en cause et sans les mettre à l’épreuve ?
Il est temps de revoir les choses
Le perfectionnisme physique, la vie Instagram idéale, faut-il en faire cas ? Constamment regarder ce que font tous les autres, ce qu’ils publient, pensent ou commentent sur les réseaux sociaux nous est-il d’une quelconque utilité ?
Notre voix intérieure, par défaut, ne cesse de nous parler, mais c’est un conteur en qui on ne peut se fier. D’un côté, elle cherche à nous convaincre que nous sommes des gens bien, globalement bons, qui s’améliorent, et de l’autre, elle nous projette dans l’autre camp, nous persuadant de garder les yeux rivés sur un idéal trompeur que nous ne pourrons (pas que nous le devrions, d’ailleurs) jamais atteindre. Quel que soit le camp dans lequel notre auto-évaluation nous emmène, le respect ou l’estime de soi que l’on se doit en sera probablement la victime.
Si l’idée que nous nous faisons de nous-même est un conte que nous nous racontons, ancré dans notre culture, et s’il est pratiquement certain que ce conte est faux, il nous faut donc cesser de l’écouter pour un temps suffisamment long afin de nous voir tels que nous sommes réellement : des êtres humains imparfaits, comme tous les autres.
Reconnaître à la fois notre penchant à l’auto-illusion et les imperfections que nous avons en commun avec le reste de la race humaine est le premier pas vers le perfectionnement de soi. Identifier la norme réaliste la plus élevée à laquelle aspirer est la prochaine étape cruciale.
Ce que les autres voient de nous (ou ce que nous pensons qu’ils voient) revêt peu d’importance relativement à notre conscience de l’effort qui nous permettra de devenir non pas une personne plus attrayante, mais quelqu’un de meilleur. Ceci requiert un travail continu. C’est avec le temps et en nous y consacrant que nous arriverons à nous connaître de manière beaucoup plus réaliste et significative.