La pollution de notre planète
On a l’impression que pas un seul jour ne s’écoule sans qu’un journal ne rapporte une pollution environnementale, quelle qu’en soit la forme.
Beijing est une métropole bien connue pour l’épouvantable qualité de son air ; l’an dernier, des autoroutes y ont été fermées et des vols annulés à cause d’un manque de visibilité. D’autres villes tentent de se débarrasser de monceaux d’ordures. Dernièrement, Mexico a fermé sa décharge de Bordo Poniente, l’une des plus grandes au monde, qui portait atteinte tant à l’habitat humain qu’aux aquifères locaux. Les autorités n’ont cependant pas pris les dispositions novatrices appropriées, ce qui a aggravé le problème de l’élimination des déchets.
La pollution de l’alimentation en eau à l’échelon international est démontrée par le petit nombre de rivières ou fleuves non contaminés sur notre planète ainsi que par les multiples déversements d’hydrocarbures provenant de puits ou de tankers, sans parler des immenses étendues de déchets plastiques et des masses moins visibles de microfibres synthétiques qui flottent dans les océans. Le problème que pose la pollution marine des plastiques s’accentue chaque année de façon inquiétante. Il s’agit d’une matière difficilement biodégradable dont les minuscules microfibres sont avalées par la faune marine, entrant ainsi dans la chaîne alimentaire. Le risque tient à leurs composants chimiques (acrylique, polyéthylène, polypropylène, polyamide et polyester) qui, s’ils sont ingérés, peuvent se révéler nocifs pour la vie marine et la vie humaine.
« La pollution de l’eau n’est qu’une facette d’un ensemble qui englobe contamination de l’air, érosion des sols, déforestation, étalement urbain, horreurs architecturales et autres symptômes d’un mépris général pour la vie et la salubrité du monde. »
Comme si cela ne suffisait pas, on nous dit maintenant que les Américains (qui passent 90 % de leur journée à l’intérieur) sont exposés à une pollution aérienne provenant des tapis, moquettes, peintures, articles en bois, produits de nettoyage, ordinateurs, etc., dans des proportions suffisantes pour menacer gravement leur santé. Une enquête effectuée par ABC News dans une garderie d’enfants équipée à neuf a identifié la présence de 300 produits chimiques alors qu’elle n’en a repéré que deux juste à l’extérieur.
Aussi sérieuse qu’elle soit, cette menace est mineure comparée à la pollution radioactive provoquée par les catastrophes de Tchernobyl (1986) et de Fukushima (2011). Personne ne pourra habiter à proximité de ces endroits pendant des décennies. Au moins trois millions d’enfants de Biélorussie, d’Ukraine et de Fédération russe ont dû recevoir un traitement à la suite de l’explosion de Tchernobyl. Vingt-cinq ans plus tard, il reste une forte incidence du cancer de la thyroïde chez les individus qui étaient enfants ou adolescents à l’époque. Dans le cas japonais, le sol, la mer, l’air ont été affectés et 80.000 personnes ont été évacuées sans guère d’espoir de se réinstaller rapidement. Les villes et villages situés dans un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale sont contaminés à des niveaux cancérigènes, et le démantèlement des installations elles-mêmes va prendre une quarantaine d’années. On estime qu’en fin de compte, les dégagements radioactifs seront plus importants à Fukushima qu’à Tchernobyl, ce qui en fait le pire accident nucléaire de l’histoire.
La planète tout entière subit les assauts des hommes et des activités humaines. Mettons en opposition cette situation préoccupante, dans laquelle l’homme a souillé pratiquement tout ce qu’il a touché, et l’appréciation du Créateur face à son œuvre au terme de la semaine de la création : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici, c’était très bon » (Genèse 1 : 31, Nouvelle Édition de Genève 1979). C’est dans cet environnement particulièrement propice que Dieu a placé le premier homme, plus exactement dans un jardin afin qu’il « le cultive et le garde ». Au sens hébraïque, il s’agissait de labourer la terre, d’en prendre soin, de la protéger et de l’entretenir soigneusement.
L’auteur américain Wendell Berry se réfère ainsi à cette consigne : « Nous avons reçu la terre pour vivre, non à ses dépens mais pour nous nourrir mutuellement, et à la seule condition d’en prendre soin correctement. Nous ne l’avons pas fait, et nous savons si peu à son sujet […] Par-dessus tout, nous ne devons pas la détériorer définitivement ou mettre en péril son potentiel naturel à subsister. »
À la lumière de ce qui précède, faire preuve de révérence pour la création divine et d’humilité dans notre façon de la traiter est crucial pour notre propre survie.